La coexistence maladie de Crohn-ostéopénie est très fréquente

Publié le 03/01/2001
Article réservé aux abonnés

Au total, 44 % des patients étaient ostéopéniques (score de minéralisation abaissé de 1 point) dont 28 % étaient ostéoporotiques (score abaissé de 2,5 points). Sur les 30 malades exempts de toute corticothérapie, 16 (53 %) étaient ostéopéniques dont un ostéoporotique. La perte minérale était plus marquée chez les hommes et toujours proportionnelle à la durée de la maladie. Aucune différence significative de la DMO à un an d'intervalle n'a été constatée, que les malades soient ou non sous corticoïdes. Mais tous les patients préalablement sous corticothérapie avaient des DMO significativement plus basses que les autres. Le score évolutif et la localisation de la maladie, l'activité physique, le tabagisme et les apports calciques n'ont démontré aucun lien significatif avec la perte osseuse.

Une sommation
de facteurs de risque

La maladie de Crohn expose au risque d'ostéoporose du fait de la maladie elle-même (augmentation des cytokines), de la malabsorption et de la malnutrition (hypovitaminose D), de l'hypogonadisme, des interventions chirurgicales, des facteurs génétiques. A cela vient s'ajouter la corticothérapie et les facteurs de risque communs à la population générale. Par conséquent, une ostéodensitométrie osseuse devrait être systématiquement pratiquée chez tous les patients afin de débuter une supplémentation en calcium et vitamine D en cas d'ostéopénie. L'arrêt du tabac qui favorise les poussées inflammatoires, un THS ou un apport de testostérone peuvent être proposés. En cas d'ostéoporose, une forme injectable de bisphosphonate est préférable du fait des risques d'intolérance digestive.

Dr Catherine DESMOULINS

Source : lequotidiendumedecin.fr: 6828