A la Croix Rouge française, on fait la RTT à l’envers...

Publié le 31/05/2015

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La Croix-Rouge française est dans le collimateur de l’Inspection du travail pour les dépassements horaires exigés de ses salariés, révèle dimanche Le Parisien. Saisie au printemps, l'Inspection du travail a rendu fin mars un rapport sévère sur le non respect par l'association de la législation sur le temps de travail, faisant le diagnostic d'une "organisation du travail illégale, dangereuse et pathogène". L’inspection du travail recense notamment pour 2014, 3.345 dépassements de la durée quotidienne de travail (10 heures), 291 dépassements de durée maximale hebdomadaire (48 heures), et 129 privations du repos quotidien minimal (11 heures).

C’est la CFE-CGC qui avait alerté en février l'Inspection du travail. "A notre grande surprise, l'Inspection du travail a relevé des infractions sur la durée du travail", dont "nous n'avions pas connaissance", raconte Eric Laurent, représentant CFE-CGC. Sur les 18.000 salariés de la Croix-Rouge française, les dérives concernent "environ 330 des 480 salariés du siège", rapporte-t-il.

Face à cette mise en cause, l'association a assuré chercher des solutions pérennes. "Au niveau du siège, ce sont les directions métiers d'urgence qui sont en grande majorité concernées par les dépassements d'horaires", assure l'association. La Croix Rouge souligne être "malheureusement confrontée depuis de nombreuses années" à "la question des heures supplémentaires", une situation liée à son "identité" et "à sa mission: sauver des vies !". "Loin de confondre activité salariée et bénévolat", elle assure travailler "actuellement pour trouver des solutions" permettant "à la fois de continuer d'assurer les missions pour lesquelles la population a besoin de nous, tout en protégeant nos salariés". Rendez-vous a été pris avec le ministère du Travail "pour apporter des réponses efficaces et durables à cette question liée à la spécificité de nos missions", assure la Croix-Rouge.

Mais, dans l'immédiat, elle va devoir, dès juin, négocier l'indemnisation des salariés non rémunérés pour tout leur travail. En incluant la rémunération due aux salariés et leur indemnisation au titre du préjudice subi, la facture pourrait atteindre 11 millions d'euros pour la Croix-Rouge, selon Le Parisien. Et l'Inspection du travail demande "d'ores et déjà" à l'association humanitaire de donner à ses "subordonnés des directives pour que ces dysfonctionnements préjudiciables à la santé physique et mentale de ses salariés cessent immédiatement".



Source : lequotidiendumedecin.fr