Infertilité liée à l’âge

La FIV ne résout pas la difficulté

Publié le 14/01/2009
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UNE ÉTUDE MENÉE par une équipe de Boston vient corroborer le fait que la fécondation in vitro (FIV) n’est pas une technique destinée à pallier l’infertilité liée à l’âge. Après l’âge de 40 ans, les chances de donner naissance à un bébé conçu par FIV sont en effet inférieures de plus de 50 %qu’avant l’âge de 35 ans. La FIV s’avère bien une méthode efficace d’aide à la procréation… pour les femmes jeunes.

Durant la période de 2000 à 2005, Beth Malizia et coll ont mesuré le nombre de naissances chez 6 164 patientes entreprenant une FIV pour la première fois, soit au total sur 14 248 cycles. Le critère principal était défini comme la survenue d’une grossesse avec naissance d’un enfant en vie après 6 tentatives au maximum. Les patientes étaient suivies, pendant au moins 1 an, jusqu’à l’arrêt du traitement ou la survenue dune grossesse. Pour la technique, il pouvait s’agir de transfert d’embryons, soit « frais » soit cryopréservés. La grossesse était confirmée sur le taux de ß HCG et les bruits du cœur fœtaux à l’échographie.

Deux analyses statistiques.

L’analyse statistique était stratifiée selon l’âge maternel et effectuée d’après deux méthodes, l’une optimiste, l’autre conservatrice. La méthode optimiste, de Kaplan Meier, postulait que les femmes qui ne recommençaient pas de nouveau cycle de FIV avaient tout autant de chances de mener une grossesse viable à terme que celles qui poursuivaient la procréation assistée. La méthode conservatrice partait du principe que les femmes qui arrêtaient les FIV n’avaient aucune chance d’être enceintes.

Après 6 cycles avec tentatives de FIV, le taux de naissances cumulées sur la population générale s’élevait à 72 % selon l’analyse optimiste et à 51 % selon celle conservatrice. Tandis que chez les femmes de moins de 35 ans, les taux étaient de 86 % et de 65 % respectivement pour les analyses optimiste et pessimiste, ils chutaient à 42 % et à 23 % chez celles de 40 ans et plus. La différence de résultats selon l’âge est statistiquement significative. Plus la femme avance en âge, plus les chances que la FIV réussisse s’amenuisent. En cas d’échec des 6 premières tentatives de FIV, moins de 10 % des femmes ont recommencé un nouveau cycle d’essais, ce qui souligne l’implication physique et émotionnelle demandée par cette entreprise. Les femmes de plus de 40 ans devraient être clairement informées de leurs chances de réussite.

Malizia et coll. The New England Journal of Medicine. 15 janvier 2009.

Dr IRÈNE DROGOU

Source : lequotidiendumedecin.fr