Si l’augmentation du risque cardiovasculaire (CV) chez les patients goutteux est désormais bien établie, elle est généralement mise sur le compte du profil métabolique de ces patients, tandis que le rôle propre de la goutte comme facteur de risque cardiovasculaire indépendant reste débattu. Une étude néerlandaise présentée à Atlanta apporte des éléments convaincants dans ce sens. Les auteurs se sont intéressés au devenir cardiovasculaire à 5 ans de 968 986 Néo-Zélandais sans antécédents cardiovasculaires, dont 32 805 goutteux.
Résultats : même après ajustement sur le niveau de risque initial du patient, la mortalité CV reste plus élevée chez les malades souffrant de goutte (OR 1,37) de même que le taux d’hospitalisation pour événements cardiovasculaires non fatals (OR 1,41). Cela qu’ils soient ou non traités par allopurinol initialement et que les taux d’uricémie soient supérieurs ou inférieurs au seuil de saturation (360 µmol/l). Pour les auteurs, la goutte augmente donc les probabilités d'événements cardiovasculaires fatals et non fatals de façon indépendante.
Quid de la chondrocalcinose ?
Qu’en est-il des autres pathologies microcristallines ? Une autre étude présentée lors du congrès suggère qu’il pourrait en être de même pour la chondrocalcinose. Basé sur la cohorte des vétérans américains, ce travail a comparé la survenue d’événements cardiaques majeurs chez des patients ayant une chondrocalcinose par rapport à des sujets contrôles appariés. Il montre que les patients atteints de chondrocalcinose présentent un surrisque d’événements CV (IR 2,49), avec notamment davantage d’IDM, de revascularisations coronariennes et d’AVC.
L’existence de calcifications vasculaires en lien avec la chondrocalcinose pourrait être impliquée.
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