Ce qui marque d'emblée lors de la visite des jardins de Chaumont sur Loire, ce sont ces nombreuses métaphores des incendies de l'été 2022. Même si les organisateurs de ce festival y ont accolé un terme positif, « la résilience », la tristesse, la nostalgie d'un monde autrefois paisible, étreignent le visiteur. La sécheresse, les sols craquelés, les végétations brûlées ou inondées sont compensés par exemple par des jardins japonais où le végétal répare le sol avec un choix de plantes dédiées. La faune vient aussi soulager les affres de la nature. Illustration avec la création De derrière les fagots, élaborée par une association de deux paysagistes, un architecte, un designer et charpentier formé par les compagnons du Devoir : un hommage est adressé au bièvre ou beaver, le castor, décrit comme un « gestionnaire forestier, un hydraulicien, un terrassier mais aussi un ingénieur bâtisseur ». Il a été réintroduit dans la Loire (fleuve voisin du site) en 1974. « Ce mammifère amphibie a fait ses preuves en matière d'habitat écologique », commente le cartel. Cet animal unique qui aurait pu disparaître produit un impact positif sur l'écoulement de l'eau, ainsi que sur la richesse écologique d'une zone humide. Deux étangs entourent le chemin. L'habitat, central et protecteur, est constitué d'une grande diversité de bois ronds et bruts, ramassés aux alentours. Poutres, bâtons et bûches sont érigés et soigneusement disposés de part et d'autre, au moyen de liens bleus qui soulignent l'organisation exemplaire de l'animal. Autre création, le Jardin du Verstohlen était accompagné par des livres placés dans des boîtes (niches à oiseaux ?) de la philosophe Cynthia Fleury et du designer Antoine Fenoglio. Certains autres jardiniers sèment de la couleur rouge, verte ou bleue dans des bassins, renforçant l'impression d'irréalité dans laquelle la nature bafouée par l'Homme nous plonge dorénavant. Un œuf végétal, une sorte d'énorme coque de noix, permet au spectateur de s'y avachir. Ne manquez pas non plus les expositions contemporaines. L'une d'entre elles, toujours dans la thématique de l'environnement meurtri, est spectaculaire. Cette installation est constituée de fils auxquels sont accrochés des morceaux de plastique blanc qui jaillissent à la lumière. Une oie morte ressort de cet amas étincelant. Le tout est suspendu dans l'air. La reconversion écologique est en marche à Chaumont.
Art végétal
La résilience du festival international des jardins de Chaumont sur Loire
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Publié le 08/06/2023
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Source : lequotidiendumedecin.fr
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