La stimulation multisite, une alternative à la greffe

La stimulation multisite a pour objectif de corriger l'asynchronisme auriculo-ventriculaire, inter- et intraventriculaire, chez les patients atteints de cardiomyopathie dilatée accompagnée de troubles majeurs de la conduction (de 30 à 50 % des insuffisants cardiaques sévères). L'étude MUSTIC a confirmé l'intérêt de cette approche chez des patients insuffisants cardiaques sévères présentant un retard de conduction intraventriculaire. Des études non contrôlées avaient déjà suggéré qu'un stimulateur biventriculaire pouvait améliorer les paramètres hémodynamiques et le bien-être des patients en diminuant l'asynchronisme ventriculaire. Les patients inclus dans l'étude MUSTIC, tous appartenant à la classe III NYHA sous traitement optimal, ont été répartis en deux groupes : 67 d'entre eux en rythme sinusal sans indication particulière de stimulateur cardiaque, ont bénéficié de la pose d'un pace-maker biventriculaire, et 64 autres, en fibrillation atriale chronique et présentant un rythme ventriculaire lent - soit spontanément soit par ablation de la jonction atrio-ventriculaire - nécessitaient une stimulation ventriculaire permanente. Dans le premier groupe (pace-maker), la tolérance à l'exercice a été améliorée de 23 %, la capacité ventilatoire de 8 %, le score de vie amélioré de façon significative et le nombre d'hospitalisations diminué par 3. Dans le second groupe (stimulation ventriculaire permanente), le stimulateur biventriculaire a amélioré, mais de façon non significative, la tolérance à l'exercice. En revanche, les scores de qualité de vie, le nombre d'hospitalisations et la mortalité n'ont pas varié au cours du suivi.