La croissance des enfants asthmatiques traités par corticoïdes inhalés est-elle modifiée par rapport à celle des autres enfants non traités ? C'est pour répondre à cette question qu'une étude prospective danoise a été menée.
En 1996, 211 enfants ont été recrutés, dont 142 asthmatiques traités par budésonide versus 18 asthmatiques non traités, et 51 autres sujets non asthmatiques et non traités issus des mêmes familles. Après 9 ans, les enfants traités par 412 µg de budésonide en moyenne par jour avaient atteint leur taille adulte : la différence moyenne entre leur taille adulte et la valeur attendue était de +0,3 cm. Les enfants asthmatiques non traités avaient globalement une taille inférieure de 0,2 cm par rapport à la taille attendue. Quant aux enfants contrôles sains, ils dépassaient en moyenne de 0,9 cm l'objectif prévu. Quel que soit le groupe d'enfants considérés, la taille adulte dépendait de manière significative de la taille de l'enfant avant le traitement.
Un ralentissement transitoire de la croissance
Dans l'analyse de la courbe de croissance des enfants traités par corticoïdes, il est apparu, en revanche, que la vitesse de croissance avait été ralentie pendant la première année du traitement.
Mais, globalement, ce travail met en évidence l'absence de retentissement sur la taille adulte de cette corticothérapie tant pour les doses moyennes que pour la dose totale inhalée, ou la durée totale du traitement. Un effet qui est constaté lors de l'administration de corticoïdes par voie générale.
Si les spécialistes danois déplorent le faible nombre de sujets suivis jusqu'à l'âge adulte dans le groupe d'enfants asthmatiques contrôles, ils évoquent néanmoins en priorité le rôle de l'asthme sévère comme facteur de perte de taille définitive, relation déjà suggérée dans d'autres publications.
Enfin, dans le prolongement de cet article, les éditorialistes du « New England Journal of Medicine » en profitent pour rappeler que si l'innocuité des corticoïdes inhalés est probable sur la croissance des enfants, ceux-ci doivent être utilisés à bon escient dans l'asthme persistant léger du jeune enfant, chez lequel ils ne sont indiqués qu'après échec des cromones.
« New England Journal of Medicine » 2000, 343 ; 1054-1063, 1064-1068 et 1113-1114.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature