La transmission mère-enfant du VHC se passe au moment de la naissance

Publié le 03/01/2001
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U NE publication sur une grande cohorte d'enfant nés de futures mères infectées par le VHC en Grande-Bretagne et en Irlande montre une réduction significative du risque pour les enfants nés par une césarienne programmée, réalisée avant la rupture des membranes (l'odds ratio est de 0) plutôt que par accouchement par voie basse (risque relatif de 7,7) ou par une césarienne pratiquée dans l'urgence (RR de 5,9). Cette notion importante sur un plan pratique mérite d'être confirmée par d'autres recherches étant donné qu'il n'y a eu que 32 enfants nés par césariennes dans cette étude. Mais si cette confirmation était donnée, il serait alors opportun de reconsidérer le dépistage du VHC avant la naissance pour envisager une prévention du risque de transmission. Les auteurs du travail publié dans « The Lancet »* se sont focalisés sur le mode de la naissance. Ils ont utilisé deux sources d'information : d'abord les données réunies prospectivement de janvier 1994 à avril 1999 chez des femmes infectées par le VHC à Dublin ; ensuite, tous les cas d'infection par le VHC chez les enfants et les nouveau-nés ont été recueillis au Royaume-Uni entre mars 1997 et avril 1999.

Au total, 441 « couples » mère-enfant (227 au Royaume-Uni et 214 en Irlande) ont été inclus. Les analyses montrent que 50 % des enfants non infectés sont devenus séronégatifs pour les anticorps à l'âge de huit mois, puisqu'ils ont été 93 % à l'âge de 13 mois. Ce qui indique que le diagnostic sérologique doit être retardé jusqu'à 12 à 15 mois d'âge au minimum. Aucune information sur la charge virale du VHC chez les mères n'a été donnée dans cette étude. Toutefois, on sait que la transmission mère-enfant est très rare en cas de virémie indétectable pendant la grossesse. Le travail présente l'avantage de donner une analyse des résultats des ARN du VHC par PCR. La spécificité est de 97 %, sans lien avec le stade de la grossesse. La sensibilité n'est que de 22 % pendant le premier mois (il est donc inutile de faire le test à ce stade), mais elle augmente ensuite rapidement pour atteindre 90 % à trois mois d'âge, puis 97 % par la suite. Un résultat négatif après un mois exclut donc le diagnostic de l'infection. Le taux global de transmission verticale est de 6,7 % ; il est 3,8 fois plus élevé en cas de coïnfection par le VIH, ce qui confirme des travaux effectués par ailleurs et rend compte d'une charge virale élevée du VHC en relation avec l'immunodéficience. Aucun effet de l'allaitement sur la transmission n'est observé, mais cela n'a concerné que 59 femmes.

* « The Lancet », vol. 356, 9 septembre 2000, pp.904-907.

Les hépatites à VHC sont aggravées par la grossesse

Les lésions hépatiques en rapport avec l'infection par le virus de l'hépatite C s'aggravent au cours de la grossesse. L'équipe de l'INSERM U370 en a trouvé une confirmation histologique chez 12 femmes enceintes. Ces femmes ont eu une biopsie hépatique avant de débuter une grossesse, puis dans les suites de l'accouchement. Elles ont été comparées à autant de femmes témoins non enceintes. Des détériorations de type nécro-inflammatoire et fibrotique apparaissent dans les seize mois qui suivent l'accouchement. Lors des premières biopsies, aucune différence entre les deux groupes n'était notée et notamment aucune cirrhose. Lors des secondes biopsies, la détérioration du score inflammatoire était de 83 % chez les nouvelles mères et de 25 % chez les femmes contrôle. Le score de fibrose avait augmenté chez cinq femmes après la grossesse, contre une seule dans l'autre groupe. Et la progression annuelle des taux d'activité et de fibrose a été supérieure en postpartum. Cette aggravation est essentiellement d'origine immune et serait liée à une action synergique de l'estradiol et de la progestérone, expliquent les chercheurs de l'INSERM.

Hélène Fontaine et coll. dans une lettre à « The Lancet », vol. 356, 14 octobre 2000, pp.1328-1329.

Dr Béatrice VUAILLE Dr B. V.

Source : lequotidiendumedecin.fr: 6828