LA MALADIE de Parkinson est caractérisée par deux processus pathologiques : l’accumulation dans les neurones d’alpha-synucléine mal pliée, sous forme d’agrégats appelés corps de Lewy et neurites de Lewy, et la dégénérescence sélective des neurones dopaminergiques dans la substance noire et d’autres régions cérébrales.
Toutefois, l’étiologie de ces processus reste incertaine ; la relation de cause a effet entre l’alpha-synucléine mal pliée et la perte des neurones dopaminergiques reste controversée car les modèles animaux de la maladie de Parkinson, transgéniques ou basés sur une neurotoxine, ne reproduisent pas entièrement toutes les caractéristiques de la maladie chez les patients.
De cellule à cellule.
Luk et coll. (Université médicale de Philadelphie) ont maintenant montré que chez des souris sauvages non transgéniques, une seule injection de fibrilles synthétiques d’alpha-synucléine mal pliée dans le striatum dorsal du cerveau aboutit à la transmission de cellule à cellule d’une alpha-synucléine anormale et à la formation des corps et neurites de Lewy dans les régions cérébrales connectées anatomiquement.
Ces effets entraînent la perte progressive des neurones dopaminergiques dans la substance noire (avec disparition d’un tiers des neurones à six mois), accompagnée d’une réduction des taux de dopamine qui aboutit a des déficits moteurs similaires à la maladie de Parkinson.
Cette étude apporte une nouvelle pierre à l’hypothèse récemment émise selon laquelle la maladie de Parkinson pourrait être une maladie à prion.
Elle établit le rôle causal de l’alpha-synucléine anormale dans le développement de la maladie de Parkinson, et confirme ainsi l’importance des efforts visant à développer des thérapies inhibant la dissémination des protéines anormales.
Le prochain objectif sera de comprendre comment les fibrilles d’alpha-synucléine anormale se propagent de cellule à cellule, et comment elles transforment les protéines alpha-synucléines normales en protéines mal pliées.
Luk et coll., Science 16 novembre 2012.
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