L'ASN veut promouvoir la radioprotection auprès des professionnels de santé

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Publié le 12/04/2018
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Crédit photo : S. Toubon

Dans son rapport sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2017 présenté ce jour à l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST), l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) dresse un bilan des risques pour la santé de l'exposition aux rayonnements ionisants (rayons X, gamma, alpha…) et des utilisations médicales de ces rayonnements.

« L’ensemble des résultats des études semble indiquer que les cancers radio-induits constituent le risque sanitaire prépondérant lié à l’exposition aux rayonnements ionisants », souligne l'ASN. C'est pourquoi l'exposition à ces rayonnements justifie une surveillance rapprochée aussi bien au sein de l'industrie nucléaire que dans le cadre médical.

Exposition médicale : première source artificielle de rayonnements ionisants

Les rayonnements à visée médicale (radiologie conventionnelle, scanographie, médecine nucléaire...) représentent la première source d'exposition artificielle dans la population. La radioprotection concerne les professionnels de santé (médecins, manipulateurs en électroradiologie médicale…), les patients et toute personne susceptible d'être en contact avec ces rayonnements. L’ASN souligne de fortes disparités d'un centre à l'autre en matière de radioprotection.

Le nombre d'événements significatifs de radioprotection (ESR) est environ de 500 par an. En 2017, quatre événements de niveau 2 (échelle ASN-SFRO) ont été rapportés, dus à trois erreurs de surdosages et à une erreur de prescription.

Afin d'optimiser les pratiques, l'ASN affirme sa volonté d'accompagner les sociétés savantes dans la mise en place d'audits cliniques. L'ASN indique par ailleurs la création d'un comité dédié à une veille coordonnée sur les nouveautés techniques et pratiques dans le domaine médical.

Améliorer la radioprotection dans les blocs opératoires

Les récents progrès ont permis des évolutions technologiques majeures, entraînant parfois une augmentation des doses de rayonnements, renforçant la nécessité de mieux former les médecins à la radioprotection. À noter que depuis la validation par arrêté du ministère de l’Enseignement supérieur du 21 avril 2017, la formation initiale des médecins à la radioprotection des patients est intégrée aux études médicales universitaires.

Les inspections réalisées par l'ASN montrent que les installations fixes de radiologie interventionnelle font l'objet d'une meilleure radioprotection des professionnels que les blocs opératoires, avec équipements mobiles. L'ASN regrette en effet que « les mesures qu’elle préconise depuis plusieurs années pour améliorer la radioprotection des patients et des professionnels lors des pratiques interventionnelles dans les blocs opératoires, ne sont toujours pas suffisamment mises en œuvre ». Le Groupe permanent d'experts pour les applications médicales et médico-légales des rayonnements ionisants (GPMED) de l'ASN a ainsi été saisi pour émettre des recommandations afin d'améliorer la radioprotection des professionnels et des patients dans les blocs opératoires. Elles sont attendues pour la fin de l'année.

Par ailleurs, le contrôle de la maîtrise des doses de rayonnements lors d'un examen médical est au cœur des préoccupations de l'ASN et fera l'objet d'un plan d'action prochainement, dans la continuité du plan 2001-2017, dans l'optique de « promouvoir la culture de radioprotection auprès des professionnels ».


Source : lequotidiendumedecin.fr