Comment rafraîchir un classique ? En le plongeant dans un congélateur bien sûr. C’est l’une des astuces du metteur en scène Ludovic Lagarde pour moderniser la fameuse cassette d’Harpagon à la fin de l’Avare. Pour autant, la représentation est loin d’être glaciale. Elle traduit aussi l’esprit du temps qui s’envole si vite. Qui se souvient encore des femen qui exhibaient leur poitrine illustrée de messages revendicatifs ? Le spectacle créé il y a quatre ans à Reims y fait référence. Mais il n’est pas sûr que la citation soit encore lisible. Pour le reste, cette mise en scène est une belle réussite. Transposée dans un entrepôt d’import-export, ce nouveau lieu illustre bien comment s’échangent si facilement les marchandises à défaut d’autres valeurs. Ici le mensonge, la dissimulation, le théâtre enfin ! sont des méthodes de survie, des réponses à la vérité, comme l’apprend Maître Jacques à ses dépens, qui n’est pas toujours bonne à dire. Tout cela est bien d’actualité. Moins les happy ends merveilleux où les enfants retrouvent leur père perdu, ici supprimé par Ludovic Lagarde. Avec cet Harpagon interprété avec joyeuseté par Laurent Poitrenaux, la jeunesse fait une fête à ses classiques.
Odéon, Théâtre de l’Europe. Jusqu’au 30 juin 2018. Durée : 2H35.
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