Le Canada va légaliser l'aide médicale à mourir

Publié le 15/04/2016
Justin

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Le Canada fait un pas de plus vers la légalisation de "l'aide médicale à mourir". "C'est un sujet très personnel qui nous concerne tous mais aussi nos familles", a déclaré le Premier ministre Justin Trudeau. Sans aller jusqu'à l'euthanasie comme aux Pays-Bas, en Belgique ou au Luxembourg et en refusant de parler comme en Suisse de suicide médicalement assisté, le Canada ouvre donc la possibilité pour des adultes de demander à mettre fin à leurs souffrances.

L'aide médicale à mourir sera accessible aux "adultes consentants et responsables, souffrant d'une maladie grave, incurable et irréversible, et dont la mort est raisonnablement prévisible", a précisé la ministre de la Justice, Jody Wilson-Raybould. 

Les personnes soumettant une telle demande devront se prévaloir de "deux témoins indépendants" et obtenir l'accord de deux professionnels de santé pouvant attester qu'il s'agit "d'un choix lucide", a expliqué Mme Wilson-Raybould.

Le texte va moins loin que ce que préconisait le comité spécial de la Chambre des communes et du Sénat qui proposait d'élargir -comme en Belgique- cette aide médicale à mourir à des mineurs responsables et matures ou à des patients souffrant de troubles psychologiques. Pour la ministre de la Santé Jane Philpott, "certains groupes vont juger que nous ne sommes pas allés assez loin et d'autres nous diront au contraire que nous sommes allés trop loin".

Le sujet est tellement sensible que le parti libéral, majoritaire à la Chambre, ne va pas donner de consigne de vote, sauf aux ministres. Pour autant, le texte a de grandes chances d'être adopté. La Cour suprême a donné jusqu'au 6 juin au gouvernement pour adapter le code pénal à la Charte des droits et libertés. Et les médecins sont pour : l'Association médicale canadienne a en effet accueilli "très favorablement" ce texte de loi qui souligne des principes chers aux médecins comme "l'accès à une gamme complète de soins de fin de vie" ou encore "le respect des convictions personnelles" des personnels de santé. Pour sa part, l'Association des libertés civiles de la Colombie-Britannique a déploré que le texte n'aille pas assez loin en "laissant de côté des catégories entières de Canadiens en souffrance qui devraient avoir le droit de choisir une mort assistée dans la dignité".

Enfin, les débats au Parlement vont se nourrir de l'expérience québécoise où, depuis décembre, l'aide médicale à mourir est autorisée. Une vingtaine de personnes ont exercé ce droit dans la province au cours des quatre derniers mois.


Source : lequotidiendumedecin.fr