La bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) se définit comme une maladie chronique et lentement progressive, caractérisée par une diminution non complètement réversible des débits aériens. Son évolution est émaillée d'exacerbations. Dans les formes avancées, elles font des malades des handicapés respiratoires au pronostic vital compromis.
Cette maladie due, dans la majorité des cas, au tabagisme est en passe de devenir l'une des toutes premières causes de mortalité dans les années à venir.
En France, on compte environ un million de patients atteints de BPCO, moyennement sévère à sévère, dont 40 000 au stade d'insuffisance respiratoire nécessitant une prise en charge instrumentale à domicile (oxygénothérapie ou ventilation assistée). Le taux de décès par BPCO, estimé aujourd'hui à 26/100 000, devrait doubler en 2020 par rapport aux données de 1990, l'amenant au 3e rang des décès par maladie.
Chez les fumeurs, le risque de BPCO est proportionnel à la quantité de tabac fumée. Chez les gros fumeurs, ce risque peut être soixante fois plus élevé que chez les non-fumeurs. Après l'arrêt du tabac, ce risque n'évolue plus.
Les malades les plus graves sont donc aussi les plus dépendants du tabac. Il s'agit de ceux qui, malgré l'apparition progressive de symptômes (toux, expectoration chronique, essoufflement), n'ont pas su ou pas pu arrêter de fumer.
La consommation de cigarettes dites « légères » ne modifie pas le pronostic de la maladie. « Avec ces nouvelles cigarettes conduisant à inhaler plus profondément, on observe maintenant davantage d'emphysème, d'atteinte des petites bronches et moins d'expectoration ou de toux en cas de BPCO. La maladie est masquée, mais son pronostic reste le même », souligne le Pr Bertrand Dautzenberg (CHU Pitié-Salpêtrière, Paris).
L'arrêt du tabac, seule mesure susceptible d'interrompre la progression de l'obstruction bronchique et de retarder l'apparition de l'insuffisance respiratoire, est un objectif prioritaire, quel que soit le stade de la maladie.
Dans cette lutte contre la BPCO, le rôle du pneumologue est essentiel. Il intervient non seulement dans la prise en charge globale et l'accompagnement du patient (aide au sevrage tabagique, suivi du traitement pharmacologique, réhabilitation à l'effort, mise en place d'une assistance ventilatoire à domicile dans les formes évoluées...), mais aussi dans la prévention (lutte contre le tabagisme, information et dépistage de la maladie).
La mesure du souffle
Le Pr Jean-François Muir, président de la Société de pneumologie de langue française (SPLF), précise que le pneumologue a pour mission de répondre à la demande de dépistage. Elle émane soit d'une population de plus en plus informée, soit de médecins généralistes. La campagne menée par la SPLF a un double objectif : faire prendre conscience à la population du risque majeur de la BPCO et l'intérêt qu'il y a à faire mesurer son souffle au même titre que faire contrôler sa pression artérielle.
La mesure du souffle est le seul moyen de détecter précocement l'obstruction des bronches. Le dépistage peut être réalisé par le médecin généraliste au moyen d'un appareil simple : le débitmètre de pointe. Le diagnostic sera confirmé par des explorations fonctionnelles précises réalisées par le pneumologue.
Pour sensibiliser le grand public à la notion de « capital souffle » et la nécessité de l'évaluer, les pneumologues libéraux s'organisent actuellement dans le cadre de leur instance professionnelle, le Syndicat de l'appareil respiratoire (SAR).
Enfin, toujours dans l'objectif d'améliorer le diagnostic et la prise en charge de la BPCO, la Société de pneumologie de langue française vient de réactualiser les recommandations qu'elle avait publiées en 1997. Elles demeurent valides, mais les données publiées récemment ont contribué à rendre cette actualisation nécessaire.
7e Congrès de pneumologie de langue française.
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