Le rabéprazole, nouvel IPP indiqué en traitement d'entretien des œsophagites

Publié le 03/01/2001
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N OUVEL inhibiteur de la pompe à protons, le rabéprazole (Pariet) vient compléter une classe thérapeutique dont la rapidité d'action est largement reconnue sur les lésions gastro-œsophagiennes, mais avec des atouts supplémentaires.

Pariet s'est montré efficace dans le traitement des ulcères gastriques évolutifs bénins et des ulcères duodénaux évolutifs : dans la plupart des études, il entraîne un soulagement des symptômes dès la 4e semaine dans 84 % des cas. Il pourrait, par conséquent, représenter une alternative thérapeutique dans l'éradication de Helicobacter pylori, en association avec les antibiotiques de référence.

Dans les œsophagites érosives

L'indication la plus intéressante du rabéprazole concerne le traitement des œsophagites érosives et ulcératives symptomatiques avec RGO, non seulement en phase aiguë, mais surtout en traitement d'entretien. Comme le montrent les études cliniques, la cicatrisation des lésions d'œsophagite vérifiée par endoscopie atteint 95 % au douzième mois de traitement. La dose préconisée pour le traitement d'entretien varie entre 10 et 20 mg, selon la réponse du patient, les résultats étant comparables à ceux obtenus avec l'oméprazole 20 mg.
Les posologies ne sont pas modifiées chez l'insuffisant rénal, mais doivent être adaptées dans l'insuffisance hépatique sévère. Par ailleurs, il faut savoir que des interactions médicamenteuses sont possibles, notamment avec la digoxine et le kétoconazole.

Un IPP bien toléré

Les effets indésirables rapportés à court terme sont transitoires, modérés et comparables à ceux du placebo. A long terme, les taux de gastrine sérique sont augmentés et reflètent l'activité inhibitrice de la sécrétion acide, ce qui ne paraît pas avoir de répercussions cliniques notables, même avec dix ans de recul.

* Le rabéprazole, commercialisé par les Laboratoires Janssen-Cilag, existe en boîtes de 14 et de 28 comprimés dosés à 10 mg et 20 mg.

Une rapide montée en puissance

Sur le plan pharmacocinétique, la forte concentration du rabéprazole dans les canalicules sécrétoires des cellules pariétales explique sa transformation précoce en molécule active (sulfénamide). Cela se traduit au niveau de la muqueuse de l'estomac par une inhibition rapide de la sécrétion acide basale, assez constante d'un patient à l'autre, et une bonne couverture antisécrétoire des 24 heures, en particulier en période postprandiale et pendant la nuit. Après la prise orale de 20 mg, le pic plasmatique est maximal en 2 ou 3 heures et l'inhibition de la sécrétion se maintient à la 23e heure.

Dr Annie DUMONCEAU

Source : lequotidiendumedecin.fr: 6828