DES CHERCHEURS français, de Lyon, viennent d’offrir une réponse plausible à une interrogation que se posent de longue date les scientifiques. Alors que les ovocytes vieillissent au cours de la vie comment ne transmettent-ils pas au nouveau-né des maladies dues à ce vieillissement ? Par un phénomène de rajeunissement, expliquent Jérôme Goudeau et Hugo Aguilaniu (CNRS/École normale supérieure de Lyon, UMR5239). Peu avant la fécondation, se produit un rajeunissement brutal de l’ovocyte, en fait une élimination des protéines oxydées. La démonstration en a été faite chez le ver Caenorhabditis elegans, grâce une technique d’immunofluorescence qu’ils ont développé.
La carbonylation.
Avec le temps des protéines oxydées, notamment par carbonylation, s’accumulent dans les cellules. Cette voie d’oxydation pourrait donc être un marqueur de vieillissement. Elle a pu être mise en évidence par la nouvelle méthode d’immunofluorescence. Premier constat chez C. elegans : les ovocytes sont bien oxydés. Ils le sont même davantage que le tissu environnant. Second constat : brutalement à un stade précis de la maturation les protéines carbonylées sont évacuées.
Parmi divers modèles d’élimination connus chez l’animal, les deux Français ont retenu, dans le cas du ver, celui reposant sur le protéasome. Ce complexe enzymatique est responsable de la dégradation ciblée des protéines mal repliées, dénaturées ou obsolètes.
Pour confirmer leur découverte, ils ont inhibé le protéasome chez des vers. Ils ont alors constaté peu, voire pas, de rajeunissement des gamètes et la survenue d’une stérilité.
La principale conclusion de l’étude demeure pour l’instant très fondamentale. Elle confirme que C. elegans fournit un bon modèle d’étude de l’élimination des dommages cellulaires au cours de la reproduction. Ce travail ouvre pourtant des questions plus larges sur le legs biologique des parents à leurs enfants.
Aging Cell, vol 9, n°6, pp. 991-1003.
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