Imagerie du sportif

Le rôle essentiel du radiologue à tous les stades

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Publié le 13/10/2016
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Le sport, amateur comme professionnel, expose à des blessures dont le diagnostic et le suivi impliquent largement les radiologues. De la gestion des urgences telles qu'un traumatisme crânien à la prise en charge de pathologies graves liées au sport, comme les microtraumatismes encéphaliques répétés chez les boxeurs, en passant par les lésions musculosquelettiques, les médecins radiologues sont souvent au premier plan.

« Les pathologies musculosquelettiques spécifiquement liées à certains sports doivent être connues pour être correctement dépistées, par échographie et en IRM essentiellement, souligne le Dr Henri Guerini. Non ou mal traitées, elles peuvent en effet être source de handicap quotidien ».

Mais la place du radiologue est également importante dans la prévention des blessures, en compétition comme au niveau amateur. L'évaluation du rachis cervical des premières lignes de rugby par IRM le dépistage des dysplasies arythmogènes du ventricule droit, des cardiomyopathies hypertrophiques ou de pathologie coronarienne chez les sportifs plus âgés en sont quelques exemples. Cela se fait couramment chez les professionnels, mais concerne aussi les sportifs amateurs.

« Chez les sportifs professionnels, la radiologie a une place reconnue et lors des grandes compétitions sportives, des équipes de radiologues s'investissent souvent bénévolement pour suivre les champions, indique le Dr Henri Guerini. Lors du tournoi de tennis Roland-Garros par exemple, 7 à 8 radiologues sont présents à tour de rôle sous la responsabilité du Dr Jean-Louis Brasseur. Ils disposent de deux échographes et plus d'une centaine d'échographies sont ainsi réalisées sur la quinzaine ». Les joueurs sont pris en charge dès la fin du match en cas de blessure, en coordination avec le médecin du sport, puis sont suivis de façon étroite en prévision des tournois suivants. Autres exemples : le Tour de France et le Paris Dakar, où une équipe de radiologues coordonnée par les Dr Denis Jacob et Nicolas Sans, suit au plus près les coureurs grâce à un camion radiologique entièrement équipé, ou les Jeux Olympiques, avec plus de 1 500 examens d'imagerie réalisés à Rio dont 144 échographies par l’équipe de radiologues français.

« Les pays organisateurs des événements sportifs doivent par ailleurs pouvoir répondre aux besoins de tous les sportifs engagés dans la compétition, poursuit le Dr Guerini. Lors de la prochaine Coupe du Monde de Hockey sur glace, les sportifs seront gérés à Cochin pour les traumatismes articulaires sous la coordination du Dr Étienne Pluot et à la Pitié-Salpêtrière pour les traumatismes neurologiques ».

L'organisation du suivi des futurs sportifs de haut niveau se fait également grâce à l'INSEP (Institut national du sport, de l'expertise et de la performance), et là encore, la structure dispose de son propre service de radiologie (chef de service : Dr Jérôme Renoux) avec une IRM au sein de l’établissement.

« Les radiologues français ont un savoir-faire en imagerie musculosquelettique peu égalé au niveau mondial notamment grâce au dynamisme de la société d’imagerie musculo-squelettique (SIMS), mais nous avons du mal à nous organiser autour d'une structure de recherche pour mener des études sur de grandes cohortes », regrette Henri Guerini.

D'après un entretien avec le Dr Henri Guerini, service de radiologie ostéo-articulaire hôpital Cochin et imagerie médicale Léonard de Vinci, Paris

Dr Isabelle Hoppenot

Source : Bilan Spécialiste