Le Syndicat des médecins libéraux passe à l’offensive

Publié le 03/09/2015
Comprendre, combattre, construire, le SML présente un programme en trois axes pour espérer remporter les prochaines élections URPS d’octobre. Parmi ses priorités : la coopération, le parcours de soin et la coordination.
« Devenir un syndicat de médecins libéraux de premier rang, dynamique, proche du terrain, paritaire, au service de tous ses adhérents », telles sont les ambitions du président du Syndicat des médecins libéraux (SML), le Dr Éric Henry (cf. photo), généraliste de secteur I à Auray (Morbihan). « Nous avons travaillé tout l’été pour mettre au point notre programme en vue de gagner les élections URPS », souligne-t-il.

Trois axes sont ainsi privilégiés : comprendre l’écosystème, combattre les attaques contre l’exercice libéral, et enfin, construire l’avenir de la profession. Car selon les résultats d’un sondage récent qu’il a mené auprès de 1 087 médecins libéraux, 65 % des interviewés considèrent que leurs conditions d’exercice se sont dégradées depuis dix ans.

Vent debout contre la loi de santé

Ainsi, la conférence de rentrée a donné l’occasion au SML de revenir sur le projet de Loi de modernisation du système de santé et notamment sur son article 1er alinéa 5 (La politique de santé relève de la responsabilité de l’État). « Nous rejetons cette vision d’un Etat qui déciderait tout seul d’une politique de santé, sans associer à la réflexion l’ensemble des acteurs. En conséquence : nous demandons au minimum de modifier cet article de la façon suivante : « Pour mettre en œuvre la politique de santé et assurer l’équilibre de l’offre de soins dans les territoires, la Nation s’appuie sur les établissements de santé publique et privés ainsi que sur les professionnels de santé libéraux », propose Le Dr Guilaine Kieffer-Desgrippes, médécin chez SOS Médecins à Strasbourg (67).

Autre demande : le retrait de l’article 47 du projet de loi, relatif à « la mise à disposition des données de santé » et la vraie ouverture d’un débat public « pour que les personnes concernées soient au courant de ce qui va arriver à leurs données de santé », explique le Dr Henry. Pour se faire entendre, le SML entend notamment alerter les sénateurs devant le Jardin du Luxembourg les 14 et 22 septembre prochains et organiser une campagne de selfies dans les cabinets, avec les patients arborant la pancarte « Je suis citoyen, je suis contre la loi de santé ».

De nombreuses propositions

Pour construire la médecine libérale de demain, le SML privilégie la coopération et la coordination, axes centraux de son programme. Car au delà d’être « offreurs de soins », ces médecins veulent devenir des « organisateurs de soins » en s’unissant en équipe pour une prise en charge optimale. « La médecine libérale ne s’envisage pas qu’entre médecins,  cette coordination doit être revalorisée », explique le Dr William Joubert, médecin généraliste acupuncteur au Mans (72).

Autre proposition : « L’ajustement des rémunérations sur le coût de la pratique et pas du coût de la vie ainsi qu’une adaptation de la cotation des actes », martèle Philippe Vermesch, chirurgien maxillo-facial à Saint-Raphaël (83). En outre, le SML préconise de remettre chacun à sa place et notamment l’hôpital, qui par ses consultations avancées en ville, « crée une véritable concurrence déloyale entre les médecins libéraux ». Il demande donc que « l’hôpital public se concentre exclusivement sur son rôle de troisième recours et laisse aux libéraux de ville l’organisation du parcours de soin. Le budget ainsi libéré pourrait être affecté au financement de la coordination, au parcours de soin et au règlement des zones sous-dotées ».
SML

Source : lequotidiendumedecin.fr