Affections psychosomatiques à Saujon

L’école thermale du stress affiche ses résultats

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Publié le 19/01/2017
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Fibromyalgie

Fibromyalgie
Crédit photo : PHANIE

Dans le cadre de son école thermale du stress, les Thermes de Saujon proposent depuis 2012 trois stages de trois semaines pour gérer le stress, réduire ou cesser une consommation de médicaments tranquillisants liés à des troubles anxieux ou soulager les douleurs dans le cadre d’une fibromyalgie.

Depuis 2015, un autre stage vise à prévenir le burn-out au travail et un nouveau destiné à retrouver un sommeil « naturel » va voir le jour en 2017. En complément d’une cure thermale conventionnée, ces stages optionnels d’un coût de 250 euros regroupent des ateliers psycho-éducatifs spécifiques, des séances de relaxation avec apprentissage de méthodes, un bilan personnalisé de fin de stage analysant l’état du patient ainsi que des possibilités d’entretiens individuels avec un psychologue (en sus). Directeur de la clinique psychiatrique et des Thermes de Saujon, le Dr Olivier Dubois a présenté les premiers résultats de trois études de suivi à 3 mois de patients inclus en 2012, 2013 et 2014 dans l’un des trois premiers types de programmes créés au sein de l’ETS. S’agissant de la consommation de tranquillisants, l’étude menée auprès de 94 personnes (77 % de femmes) fait état d’une « réduction significative » de 5,57 mg équivalent mg de valium (EMV) en fin de cure de trois semaines (- 31 %) et de 8,92 mg à 3 mois (- 54 %). « La cure agit beaucoup sur l’anxiété qui baisse de 83 % tandis que l’intensité de la douleur diminue dans 69 % des cas. Plus des deux tiers des patients consomment moitié moins de psychotropes à trois mois et 38 % ont arrêté complètement », relate le Dr Dubois.

Fibromyalgie améliorée

L’évaluation du programme « mieux vivre votre fibromyalgie » a porté sur 98 personnes, des femmes dans l’écrasante majorité (94 %). L’étude mentionne des « différences significatives » sur les 10 critères du questionnaire de qualité de vie FIQ en fin de cure et trois mois après la cure, en particulier s’agissant de la douleur, de la fatigue au réveil, de la raideur articulaire, de l’inquiétude vis-à-vis de la maladie et de la déprime. L’évolution de l’état général est jugée « favorable ou très favorable » à 56,40 % en fin de cure et à 45,30 % à trois mois. « Je pense que c’est une maladie purement psychosomatique, pas rhumatologique », commente le Dr Dubois. « Les douleurs cibles ne sont pas les articulations. Elles se situent dans les zones musculaires. Ce sont des tensions neuromusculaires. On soigne plus les symptômes quand on soigne le psychisme. Lorsqu’il se détend, la répercussion se fait indirectement sur le corps », poursuit-il.

Moins de stress

Enfin, concernant le programme de gestion du stress de l’ETS évalué auprès de 112 patients (dont 80 % de femmes), les résultats à l’issue de la cure et à trois mois, montrent une « amélioration significative et globale » des patients, avec une baisse du niveau d’anxiété chez 75 % des participants, de l’intensité de la douleur (66 %), une amélioration du sommeil (52 %), un recul de la fatigue psychique (51 %) et de la consommation médicamenteuse (34 %). « L’effet thérapeutique de la cure dure au maximum 6 mois. En trois ou quatre cures, on arrive à améliorer de manière significative l’état de ces patients », souligne le Dr Dubois.

David Bilhaut

Source : Le Quotidien du médecin: 9548