Prévention de l’AVC lié à la FANV

Les AOD en première intention

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Publié le 09/07/2018
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En France, l’AVC est la première cause de handicap physique acquis de l’adulte et la première cause de mortalité chez les femmes.

Il se produit un AVC toutes les 4 minutes et 800 000 personnes vivent avec des séquelles. Globalement, on estime qu’un an après un AVC ischémique, 30 % des patients sont décédés. Parmi les survivants, environ 60 % récupèrent une indépendance fonctionnelle alors qu’environ 40 % gardent des séquelles importantes, remettant en cause leur autonomie dans leur vie quotidienne.

La FA en cause

De 20 à 30 % des AVC sont secondaires à une fibrillation atriale. L’incidence des AVC chez les patients souffrant de FA est 5 fois supérieure à la population générale. « De plus, le traitement préventif est encore trop souvent mal adapté. Une fibrillation atriale est connue chez un patient sur 5 victimes d’AVC », a souligné le Pr Charlotte Cordonnier (CHU de Lille). En présence de facteurs de risque avérés, le risque de faire un AVC ischémique lors d’une FA non anticoagulée est très élevé. L’objectif est donc de diminuer ce risque en prescrivant un traitement anticoagulant efficace. Malheureusement, encore trop de patients sont sous-traités. De nombreux AVC ischémiques pourraient être évités grâce aux anticoagulants oraux.

Recommandations de la HAS

La HAS vient d’actualiser (mai 2018) la fiche de bon usage des anticoagulants oraux dans la fibrillation auriculaire non valvulaire : « Lors de l’instauration de traitement anticoagulant, un AVK ou un AOD peut être prescrit en première intention. Le choix entre ces deux familles d’anticoagulants sera fait au cas par cas en tenant compte notamment du risque hémorragique, de l’âge, du poids, de la fonction rénale, de la qualité prévisible de l’observance, de la préférence du patient… », précise la HAS. « Un certain nombre de spécialistes utilisaient déjà les AOD en première intention dans la FANV. Ainsi, cette réévaluation va permettre de normaliser les pratiques, surtout pour les médecins généralistes », souligne le Pr Gilles Montalescot (Pitié-Salpêtrière, Paris). Ces recommandations font suite à l’évaluation récente de l’ensemble des anticoagulants oraux, incluant les AVK, par la commission de la transparence de la HAS (avis du 24 janvier 2018) pour la prévention de l’AVC et de l’embolie systémique dans la fibrillation auriculaire non valvulaire (FANV).

L’ensemble des données d’efficacité et de tolérance disponibles des quatre AOD ont été examinées. Lorsqu’un AOD est envisagé et lorsque le choix entre les quatre médicaments est possible (absence de contre-indications comme une insuffisance rénale, par exemple), la Commission recommande de privilégier la prescription d’apixaban, de rivaroxaban ou d’edoxaban eu égard à la qualité des études pivots et en l’absence de signal de syndrome coronarien aigu versus warfarine. Il est à noter que c’est l’apixaban (Eliquis) qui a le meilleur niveau de preuve dans la démonstration de son intérêt versus warfarine chez des patients ayant une FA. Les résultats de l’étude ARISTOTLE ont montré sa supériorité en termes d’efficacité avec une réduction du risque d’AVC et d’embolies systémiques, un impact significatif sur la mortalité et une réduction significative du risque hémorragique majeur (incluant les hémorragies intracrâniennes).

Conférence de presse organisée par Alliance Bristol-Myers Squibb-Pfizer

Christine Fallet

Source : Le Quotidien du médecin: 9680