Les bisphosphonates : une classe thérapeutique aux indications très diversifiées

Publié le 03/01/2001
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P ARMI les nouveaux bisphosphonates, trois produits ont l'AMM pour traiter l'hypercalcémie maligne liée au cancer : le pamidronate (Arédia), le clodronate (Clastoban) et l'ibandronate (Bondronat), les deux premiers étant également indiqués dans les ostéolyses malignes sans hypercalcémie.

Cancer du sein métastasé et myélome

Dans l'ostéolyse maligne, sans hypercalcémie, l'effet des bisphosphonates est préventif, l'objectif étant de réduire la survenue de nouveaux événements osseux (douleurs, fractures, nécessité d'une radiothérapie, etc.). En particulier, le pamidronate, à la dose de 90 mg I.V. toutes les 4 semaines, et le clodronate, à la dose de 1 600 mg/24 h par voie orale, ont l'AMM dans le cancer du sein métastasé à l'os et le myélome : ils entraînent un ralentissement de la progression des lésions osseuses qui a été mis en évidence chez des patients traités, en complément de la chimiothérapie. Lorsqu'ils sont administrés dans les phases de rechute de myélome, une augmentation de la survie d'une durée de sept mois a été observée, liée soit au ralentissement de l'évolution des localisations osseuses, soit à une action antitumorale.
Ces nouveaux bisphosphonates (clodronate, pamidronate, alendronate, ibandronate, risédronate) sont, en général, bien tolérés, avec de rares effets secondaires : lors de l'administration orale, il faut mentionner la survenue de quelques troubles gastro-intestinaux et, en cas d'administration I.V., une hypocalcémie modérée, de la fièvre et, exceptionnellement, une insuffisance rénale ont été rapportés.

Des indications à l'étude

D'une manière générale, toutes les situations où existe une ostéolyse sont des indications potentielles des bisphosphonates : c'est le cas de la dysplasie fibreuse, des formes sévères d'ostéoporose juvénile, mais aussi de maladies de surcharge, comme la mastocytose et la maladie de Gaucher. D'autres indications sont à l'étude : l'algodystrophie où les résultats sont controversés, l'ostéoarthropathie, survenant dans le cadre des neuropathies diabétiques, ou encore les ossifications périarticulaires, secondaires à la mise en place d'une prothèse totale de hanche.

Dr Annie DUMONCEAU

Source : lequotidiendumedecin.fr: 6828