LA SURVEILLANCE des intoxications au monoxyde de carbone a été mise en place en 2005. Le bilan de 2007 est le deuxième : 1 353 épisodes ont été déclarés, impliquant 4 197 personnes, dont 2 752 ont été transportées vers un service d’urgence hospitalière. La tendance à la hausse par rapport à la première année de surveillance (1 307 épisodes d’intoxications hors incendie en 2006), « est très probablement liée aux efforts répétés des acteurs loco-régionaux du système de surveillance en matière de sensibilisation des déclarants au signalement », soulignent les investigateurs.
La majorité des épisodes ont été observés pendant la période de chauffe (79,8 % de janvier à mars et d’octobre à décembre), la plupart de manière accidentelle dans l’habitat (3 368 personnes). L’analyse des circonstances de survenue corrobore les résultats de 2006, avec une prédominance des intoxications d’origine domestique survenant dans une maison individuelle occupée par un propriétaire, avec une chaudière comme source d’intoxication dans un lieu dépourvu d’une bonne aération.
La principale source d’intoxication domestique a en effet été la chaudière (42,2 %), avant le chauffe-eau (10,7 %) et le poêle/radiateur. Et lorsque l’épisode est associé à une chaudière, la proportion de « cadre ou professions intellectuelles supérieures » et de « professions intermédiaires » est supérieure à celle observées pour les autres sources ; les épisodes impliquant un chauffage mobile ou d’appoint concernent plus souvent des employés et des ouvriers.
Ces constatations « remettent en cause l’idée reçue selon laquelle seules les classes sociales les plus défavorisées sont touchées par les intoxications au CO », expliquent les auteurs, qui préconisent la mise en place d’une étude épidémiologique ciblée pour mieux déterminer le profil socio-économique des personnes touchées afin de mieux orienter les actions à mettre en place, qu’elles soient éducatives ou réglementaires. Par ailleurs les plus touchés semblent être des familles avec des enfants d’âge scolaire, ce qui milite en faveur d’actions de sensibilisation sur le risque carbone auprès des enfants de cet âge.
Sensibilisation au risque.
Les résultats 2007 du baromètre santé environnement confirment d’ailleurs la nécessité d’un renforcement de la lutte contre ces intoxications, qui continuent à tuer (25 personnes pour les intoxications dans l’habitat). Ils mettent en évidence un fort hiatus entre le degré d’équipement des Français en appareils à risque d’émanation de CO et le manque de conscience du risque d’intoxication. Plus de trois quarts (77,5 %) des personnes interrogées lors de l’enquête ont déclaré être équipées d’au moins un appareil de chauffage fonctionnant avec une énergie combustible. Parmi elles, 77,3 % pensaient ne pas être équipées d’appareil pouvant émettre du CO. Si près 9 personnes sur 10 ont estimé que le CO présentait un risque élevé pour la santé des Français, seulement 11,1 % se sentaient personnellement concernées.
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