De l'audace, toujours de l'audace, il en fallait pour oser proposer une adaptation théâtrale des Frères Karamazov. Mais Sylvain Creuzevault en a à revendre. Et lorsqu'elle est au service d'une mise en scène follement inventive et se conjugue au plaisir des comédiens, les spectateurs assistent là à une représentation où la bouffonnerie de Dostoeïvski se décline dans tous les registres possibles, métaphysique, politique, familial, sans jamais déborder. Dans cette histoire de père odieux maltraitant ses trois fils où le drame apparaît inévitable, Sylvain Creuzevault coupe certes à la serpe le texte original mais sans jamais en dénaturer l'esprit. Son grand talent est de composer des scènes où le talent des comédiens est mis au service du spectacle sans que jamais le cabotinage l'emporte sur la vision d'ensemble. L'actualisation n'est jamais gratuite ou provocatrice. Certes, Sylvain Creuzevault refuse de traiter la dimension psychologique de ses personnages. Et c'est peut-être là le seul point faible du spectacle. Mais il est difficile de résister à cette créativité débordante du metteur en scène qui s'est presque assagi, à la richesse, l'intelligence du propos. Autant d'ingrédients concoctés maison à l'origine de la haute qualité de cette proposition théâtrale qui relève de la catégorie évènement théâtral.
Les Frères Karamazov, adpatation et mise en scène de Sylvain Creuzevault, Odeon-Théâtre de l'Europe jusqu'au 13 novembre 2021 dans le cadre du festival d'Automne à Paris puis en tournée à Brive-Tulle, Montpellier (janvier 2022); Cergy-pontoise (férvrier 2022), Strasbourg (mars 2022), Annecy (mars 2022), La Rochelle (avril 2022);
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature