Risque cardiovasculaire

Les IRSS innocentés 

Publié le 24/03/2016
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Les antidépresseurs (AD) ont-ils une responsabilité dans le risque majoré de maladies cardiovasculaires chez les patients dépressifs ? Il semblerait que non, y compris pour les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS), répond une étude britannique publiée dans le « BMJ » chez près de 239 000 individus âgés entre 20 et 64 ans traités pour un premier épisode dépressif.

Un allongement de l'espace QT a été décrit pour de fortes doses d'AD, en particulier l'ISRS citalopram (Seropram). Cette modification électrocardiographique pourrait augmenter le risque d'arythmie, sans que cela n'ait été établi. Suivant l'avis outre-atlantique de la Food and Drug Administration (FDA), l'Agence européenne du médicament (EMA) a ainsi recommandé de ne pas prescrire le citalopram à des doses supérieures à 40 mg par jour. Un allongement du QT est également observé pour l'escitalopram (ISRS) et l'amitriptyline (AD tricyclique).

Au cours d'un suivi de 5 ans, les épidémiologistes britanniques n'ont pas mis en évidence d'associations significatives entre une classe d'AD (tricycliques, ISRS, autres AD) et la survenue d'arythmie, d'infarctus du myocarde, d'accident vasculaire cérébral et d'accident ischémique transitoire. En particulier, le citalopram même à fortes doses n'était pas associé à un risque augmenté d'arythmie. Il faut noter néanmoins que le risque d'arythmie était significativement plus élevé pendant les 28 premiers jours de traitement par tricycliques. Le risque d'IDM était plus faible avec les ISRS, en particulier la fluoxétine, mais plus élevé avec la lofépramine, un tricyclique de 3e génération non commercialisé en France.

 

Dr I.D.

Source : Le Quotidien du médecin: 9482