En matière de transparence des liens d'intérêt, la Belgique vient de prendre une longueur d'avance sur la France. Indépendamment de toute obligation légale, les laboratoires présents chez nos voisins viennent en effet de créer un site (www.betransparent.be) sur lequel sont listées les sommes octroyées aux professionnels de santé.
Présenté par ses créateurs comme « une nouvelle initiative d'autorégulation du secteur des soins de santé », le site a été ouvert le 22 juin. Selon « la Libre Belgique », qui relaie l'information, « on y trouve les noms des bénéficiaires, leur code postal, leur profession, et les montants perçus, qu'il s'agisse de coûts d'inscription, de frais d'hébergement et de transport, ou encore d'honoraires. »
Une initiative des labos
Revers de la médaille, ce site relevant d'une simple initiative des labos, les professionnels de santé peuvent refuser d'y apparaître. Mais le patron de GSK en Belgique, Jean-Bernard Siméon, assure à la « Libre Belgique » que sur les 350 praticiens avec lesquels son entreprise a travaillé en 2015, seulement quatre n'ont pas donné leur accord.
À ce sujet, la ministre belge de la Santé, Maggie De Block, a annoncé qu'un projet de loi approuvé ce 24 juin par le conseil des ministres d'outre-quiévrain allait créer une base légale à cette transparence, qui deviendra obligatoire à partir de 2017.
En France, jusqu'à la publication de la loi Touraine, seules les hospitalités, c'est-à-dire les frais de bouche, d'hébergement, d'inscription et de transport, devaient figurer sur le site gouvernemental transparence.sante.gouv.fr, à l'exception des honoraires issus de conventions signées entre les parties.
Le texte corrige le tir en précisant que devront aussi être publiés « l'objet précis, la date, le bénéficiaire direct et le bénéficiaire final, et le montant des conventions » signées entre un laboratoire et un professionnel de santé. La mesure n'attend plus qu'un décret en conseil d'État pour entrer en vigueur.
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