Les maladies neurologiques rares, la génétique primordiale

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Publié le 27/02/2017
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S'il existe encore peu de traitements spécifiques pour les maladies neurologiques rares, l'identification de la cause génétique est primordiale, explique le Pr Alexandra Durr, spécialiste en neurogénétique à l'Institut du Cerveau et de la Moelle épinière (ICM) et à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière (AP-HP).

Sclérose latérale amyotrophique, maladie de Huntington, ataxies cérébelleuses, paraplégies spastiques, syndromes myasthéniques congénitaux, etc., il existe plus de 800 maladies neurologiques rares. En France, la filière Brain Team regroupe 9 centres de référence pour ces maladies rares du système nerveux.

Pour la spécialiste, l'intérêt de la génétique est double. D'une part, « identifier la cause génétique permet à la famille d'accéder à un conseil génétique pour savoir comment la maladie se transmet et faire des tests génétiques chez les apparentés et la descendance ». D'autre part, la « médecine génétique spécifique » permet d'adapter le traitement au gène identifié et lorsqu'il n'y en a pas de disponible « d'intégrer les patients dans des essais cliniques qui leur correspondent », explique la généticienne.

Des traitements de la cause existent déjà, comme dans l'ataxie avec déficit en vitamine E. Il existe des centaines de formes différentes d'ataxies, d'où l'importance de savoir de laquelle il s'agit. Huit études sont en cours dans des maladies neurogénétiques, par exemple dans la maladie de Huntington pour laquelle Alexandra Duur et Fanny Mochel ont fait le pari de tester le potentiel thérapeutique d'une huile médicament, la triheptanoïne, censée fournir de l'énergie au cerveau. Un essai a débuté en France et aux Pays-Bas pour une durée d'un an chez une centaine de patients.

L'enjeu pour le futur est de développer des traitements préventifs chez les sujets à risque avant que des lésions irréversibles ne soient constituées. Ce projet va de pair avec l'identification des facteurs modificateurs. « Au sein d'une même famille avec une même anomalie génétique, certaines personnes vont déclarer la maladie à la naissance alors que d'autres ne vont jamais la déclarer, nous voulons comprendre pourquoi pour agir », explique le Pr Durr. 

Dr Irène Drogou

Source : Le Quotidien du médecin: 9559