L’art dentaire au Japon est véritablement né au début du XVIIIe siècle. La profession dans les premiers temps était limitée à l’extraction des dents malades et à l’application d’appareils artificiels. Tout cela était naturellement fait d’après des méthodes anciennes, primitives, empiriques. On peut le voir par l’exemple de l’extraction : on faisait cette opération, alors très courante, avec le pouce et l’index, sans besoin d’instruments. Seulement dans les cas difficiles, on se servait d’une paire de pinces.
On avait recours aussi à un instrument ressemblant à une sorte de faucille et servant à détacher de la gencive la dent malade. Cet outil correspond à peu près à notre lancette. Après qu’on avait détaché les bords gingivaux, on faisait ordinairement le reste de l’opération avec le pouce et les autres doigts.
On se servait plus rarement pour l’extraction d’une baguette et d’un petit marteau. La baguette était en bois dur, avec une extrémité assez mince. On appliquait cette extrémité contre la dent et, avec le marteau, également en bois, on frappait quelques coups jusqu’à ce que la dent se détachât.
Les premiers dentistes ont été des cavaliers « samouraïs » qui ont abandonné la profession militaire pour la dentisterie ; quelques-uns parmi eux avaient même l’honneur d’appartenir au gouvernement. Le dentiste était donc, dans les premiers temps, bien estimé et respecté par le public. Dans la suite, la profession a été envahie par d’autres personnes, appartenant à des classes inférieures, ignorantes de tout ce qui concernait la profession, de sorte que celle-ci, en peu de temps, a perdu toute dignité.
(« Le Laboratoire », avril 1906)
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