EN MATIÈRE de diagnostic de la syphilis, la situation a beaucoup changé avec la mise à disposition de plus de 20 tests diagnostiques rapides spécifiques qui, par définition, peuvent être réalisés hors laboratoire, sans électricité, sans réfrigération, par du personnel ayant reçu une formation minimale.
Une nouvelle étude (David Mabey et coll., Londres) avait pour objectif d’évaluer la faisabilité des tests POCT (point-of-care tests) pour la syphilis dans six pays de faible et moyen revenus (Brésil, Pérou, Tanzanie, Uganda et Zambie) ayant des systèmes de santé et des conditions socioculturelles différents.
Au total, 100 000 femmes enceintes ont été dépistées pour la syphilis. L’introduction des POCT a augmenté le taux de diagnostic anténatal à plus de 90 % et le taux de femmes enceintes positives, traitées par pénicilline au cours du premier trimestre de grossesse, excédait aussi 90 % dans les six pays étudiés.
Dans certaines communautés éloignées du Brésil, le personnel de santé a réussi à dépister 55 % de la population sexuellement active (définie par un âge supérieur ou égal à 10 ans), un taux supérieur à celui attendu, plutôt autour de 40 %.
Le POCT a été très bien accepté sur les sites. En Ouganda, 80 % du personnel médical le considère comme « très facile à réaliser » et estime qu’il a permis de dépister un plus grand nombre de femmes que le test de laboratoire. Les femmes, quant à elles, appréciaient d’être traitées sur place, dès la première visite, en cas de positivité.
Maintenir les efforts.
Les limites de cet engagement sont la durée puisque l’expérience n’a été tentée qu’un an et sans contrainte. Pour observer de réels changements dans des systèmes de santé aussi fragiles, les efforts doivent être maintenus et renforcés sur une longue durée. De plus, ce programme n’a pu être mené à bien que parce qu’il était en partie financé par l’OMS. Mais les tests rapides sont plus onéreux que ceux de laboratoire : pour une femme dépistée, le coût varie de 1 à 3. Le dépistage des femmes enceintes pour la syphilis reste, en effet, le plus gros poste de dépense en santé dans ces pays.
PLoS Medicine, Juin 2012, vol 9, issue 6
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