Les veines sous influence hormonale

CETTE PRÉDOMINANCE chez la femme s’explique notamment par l’influence hormonale et par des facteurs héréditaires. La grossesse joue un rôle déterminant dans l’apparition des varices chez les femmes prédisposées en raison d’une hérédité familiale. C’est l’hypersécrétion des hormones : estrogènes et progestérone, qui est responsable de la dilatation des veines. Les varices apparaissent vers le 4e /5e mois pour s’aggraver progressivement jusqu’à l’accouchement.

Varices vulvaires et périnéales.

Une des caractéristiques de la maladie variqueuse chez la femme enceinte est le développement de varices au niveau du vagin ou du périnée car la maternité induit un développement important des veines du petit bassin liées à l’augmentation du volume de l’utérus. Ces varices régressent généralement de façon spectaculaire dés le lendemain de l’accouchement. En revanche, elles peuvent réapparaître de façon plus importante au cours des grossesses suivantes. Elles sont très gonflées, rouges et chaudes avec sensations de douleur, lourdeur et gonflement. Elles apparaissent classiquement au 5e mois de la 2e grossesse, chez environ 30 % des femmes. « Les veines gonadiques (veines utéro-ovariennes) qui se dilatent et deviennent incontinentes, peuvent entraîner des varices vulvaires surtout du côté gauche ou des varices périnéales et dans certains cas alimenter les varices des membres inférieurs sans qu’il y ait insuffisance de la saphène à proprement parler. Elles peuvent aussi être à l’origine de complications (thrombose…) rarement d’une hémorragie », explique le Dr Frédéric Vin (angiologue phlébologue, Neuilly). Par pudeur, les femmes en parlent peu et le diagnostic n’est pas facile à faire par le gynécologue car elles sont le plus souvent asymptomatiques et en position gynécologique, les veines s’affaissent. Un dépistage en position debout est souhaitable.

L’apparition de ces varices lors de la grossesse doit inciter à faire un bilan veineux chez un phlébologue. Une exploration par écho-Doppler est nécessaire en cas de varices persistantes après l’accouchement. Quatre principaux points de fuite pelviens situés respectivement au niveau du périnée (point P périnéal), du canal inguinal (point I inguinal), de la veine glutéale (point G) et de la veine clitoridienne (point C) ont été identifiés. « Exceptionnellement, un " nutcracker syndrome " (compression de la veine rénale gauche) peut être recherché en présence d’une grosse varice vulvaire gauche », précise le Dr Frédéric Vin.

Après la grossesse, la sclérothérapie est efficace sur ces varices résiduelles.

Des traitements efficaces.

Le traitement de base de la maladie veineuse est la compression médicale élastique au niveau des membres inférieurs, qui favorise le retour veineux et améliore les symptômes. La classe de compression est choisie en fonction du stade de la maladie : classe 1 contention légère (10-15 mmHg) en cas d’insuffisance veineuse fonctionnelle ; classe 2 moyenne (15-20 mmHg) en cas de varices constituées et pendant la grossesse.

Les veinotoniques ont aussi leur place. Ils diminuent la perméabilité capillaire et favorisent la résistance des vaisseaux. Ils ont également une action anti-inflammatoire. Par voie locale, des gels ou crèmes décongestionnantes sont efficaces sur les troubles fonctionnels.

Lorsque les varices sont de petite taille, la sclérothérapie à la mousse sous échographie permet de traiter près de 80 % des veines superficielles.

En ce qui concerne la chirurgie, les nouvelles techniques endoveineuses (laser et radiofréquence), connaissent un développement considérable car elles présentent de nombreux avantages par rapport au stripping (suites opératoires plus simples…). Quant aux importants reflux veineux pelviens, ils peuvent être également traités par les techniques endoveineuses d’embolisation.

Dr Frédéric Vin : pas de conflit d’intérêt.