Les résultats très attendus de l'evolocumab (Repatha), l'inhibiteur de PCSK9 des laboratoires Amgen, sur la réduction du risque cardio-vasculaire, ont été présentés lors du Congrès de l'American College of Cardiology.
L'étude FOURIER, publiée en ligne dans le « New England Journal of Medicine » montre chez plus de 27 000 patients dans 49 pays qu'après 26 mois de traitement, ce nouvel hypolipémiant diminue de 15 % le risque global de décès cardio-vasculaire, d'infarctus du myocarde (IDM), d'accident vasculaire cérébral (AVC), d'hospitalisation pour angor instable ou revascularisation coronarienne. Le risque spécifique d'IDM a diminué de 27 % et de 21 % pour les AVC, précise l'étude.
L'evolocumab, est administré en injection sous-cutanée, soit à la dose de 140 mg toutes les deux semaines, soit à la dose de 420 mg une fois par mois selon la préférence du patient, en association au traitement hypolipémiant habituel.
Les patients inclus – des hommes pour les trois quarts – âgés de 40 à 85 ans (63 ans en moyenne) présentaient une maladie cardio-vasculaire (IDM dans 81,1 % des cas, AVC non hémorragique dans 19,4 % et artériopathie périphérique dans 13,2 %). À l'inclusion, près de 70 % d'entre eux prenaient un traitement intensif par statines et 30 % un traitement modéré par statine, et 56 % d'entre eux prenaient aussi de l'ézétimibe.
Les bénéfices d'un taux de LDL extrêmement bas
Le taux de LDL-cholestérol, ≥ 0,7 g/l à l'inclusion a baissé de 59 %, passant de 0,92 g/l en moyenne au taux extrêmement bas de 0,30 g/l durant toute l'étude. Les effets secondaires (diabète, troubles neurocognitifs) étaient comparables dans le groupe traité et le placebo, à l'exception des réactions au site d'injection (2,1 % versus 1,6 %).
« Viser un taux de LDL-cholestérol plus bas que les cibles actuelles est bénéfique pour les patients à risque cardio-vasculaire », concluent les auteurs. Si deux anti-PCSK9 sont autorisés en Europe, l'evolocumab (Repatha) et l'alirocumab (Praluent) des laboratoires Sanofi, seul l'evolocumab a reçu un avis favorable en France par la HAS dans l'indication des hypercholestérolémies homozygotes.
Ces résultats positifs seront-ils de taille à infléchir la décision de non-remboursement de ce médicament (très) coûteux (14 000 dollars par an) dans l'indication plus large des hypercholestérolémies primaires (hétérozygote familiale et non familiale) et des dyslipidémies mixtes ? Le Dr Marc Sabatine, du Brigham and Women's Hospital à Boston et premier auteur de l'étude, fait valoir : « Nous avons désormais des données définitives qui montrent qu'en complétant l'administration de statines avec du Repatha, on peut nettement améliorer la santé cardiovasculaire de ces patients et sans danger. » L'alirocumab, à son tour, devrait apporter des données de morbimortalité dans l'étude ODYSSEY.
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