Insuffisance veineuse et varices

L'hérédité, le principal facteur de risque

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Publié le 03/03/2016
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Varices

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Crédit photo : PHANIE

La prévalence de la maladie veineuse chronique est élevée. En l’absence d’une prise en charge adéquate, elle est pourvoyeuse d’insuffisance veineuse chronique. Celle-ci peut concerner le réseau veineux superficiel et/ou profond.

La maladie veineuse chronique essentielle se définit par la présence de symptômes, douleurs, lourdeurs des jambes, et/ou de signes, télangiectasies, varices et troubles trophiques. Sur le plan physiopathologique, l’altération du retour veineux est secondaire à une atteinte pariétale veineuse, une insuffisance valvulaire, une obstruction veineuse ou un déficit de la pompe musculaire ou articulaire. Elle génère une hypertension veineuse et provoque une stase leucocytaire. Les leucocytes libèrent des enzymes protéolytiques et des radicaux libres de l’oxygène qui augmentent la perméabilité capillaire et provoquent ainsi une fuite des protéines plasmatiques, un œdème et une hypoxie locale. L’état inflammatoire qui en résulte contribue à l’apparition de troubles trophiques cutanés.

Un système de classification créé lors de l’International de l'American Venous Forum en 1994 est maintenant accepté comme norme de classification des maladies veineuses chroniques. Le diagnostic positif d’insuffisance veineuse chronique est essentiellement clinique. Le diagnostic étiologique et de gravité sont précisés par des examens complémentaires, en premier lieu l’écho-Doppler. 

Prévention et traitement

Le principal facteur de risque de l'insuffisance veineuse est l'hérédité. Les règles d’hygiène de vie peuvent intervenir sur les facteurs de risque modifiables. Elles associent la pratique des activités physiques pour l'activation de la pompe veineuse (marche, vélo, natation…), les douches froides sur les jambes pour la vasoconstriction et la surélévation des jambes pour le drainage déclive. Inversement, les stations debout et assise prolongées, l’exposition prolongée à la chaleur aggravent les symptômes.
La compression élastique et la contention restent le meilleur traitement pour diminuer les symptômes, limiter l'évolution et prévenir les complications. La compression élastique exerce une pression au repos et à l’effort, alors que la contention, non élastique, s’exerce uniquement lors de la marche (pression d'effort).
Les veinotoniques, prescrits par cures, peuvent être utiles pour améliorer les symptômes. Les techniques endoveineuses chimiques (sclérothérapie à la mousse échoguidée) ou thermiques (laser ou radiofréquence) sont une alternative à la chirurgie.

La varicose pelvienne

La varicose pelvienne, très fréquente chez les multipares, ne requiert une prise en charge thérapeutique que lorsqu’elle est symptomatique, à l'étage pelvien et/ou responsable de varices au niveau des membres inférieurs. L’exploration ultrasonore confirme et classifie cette varicose, elle met en évidence les points de fuite d'origine pelvienne vers les membres inférieurs. La phlébographie pelvienne sélective est le seul examen capable de faire le bilan exhaustif des reflux mais doit rester un examen préthérapeutique. Le traitement est essentiellement basé sur l’embolisation pelvienne sélective.

Dr Gérard Bozet

Source : Le Quotidien du médecin: 9476