" Ainsi s'est élevé de la mer au ciel le sauvage adieu. Les timides ont crié, et les braves sont restés debout, tranquilles ; ensuite, quelques-uns se sont jetés par dessus bord avec un cri affreux, comme s'ils étaient anxieux de hâter leur ensevelissement. "
Ces vers, écrits il y a près de 100 ans par Byron, rappellent les scènes qui se sont déroulées au naufrage du " Titanic ". Si l'on regarde le sort épouvantable des 1 500 martyrs de la mer, il jaillit un profond sentiment d'admiration pour les qualités chevaleresques qui se sont fait jour au milieu de la tristesse et de la terreur des premières heures du 15 avril 1912. La maîtrise de la civilisation sur l'instinct de conservation n'a jamais vu d'exemple de plus d'héroïsme et de dévouement. Les médecins sentiront une fierté spéciale en voyant que les anciennes traditions d'honneur de leur corporation n'ont pas été violées dans ces heures d'épreuve.
Le Dr William FNO Loughlin, le chirurgien en chef du bateau, employa jusqu'au dernier moment son activité au service des autres, attachant les ceintures de sauvetage à une quantité de femmes, calmant les passagers et faisant tous ses efforts pour rétablir l'ordre. Le courageux chirurgien finalement attendit la mort avec résignation. La mer avait réclamé ce serviteur dévoué qui pendant quarante ans avait donné des soins à des milliers de voyageurs riches ou pauvres.
Plusieurs autres médecins passagers et les médecins de service, avec l'état-major du bateau, furent engloutis, comme tant d'autres ont rencontré la mort dans les laboratoires, les lazarets, ou l'ont frôlée sans peur sur les champs de bataille ou les foyers de pestilence.
Saluons ceux qui ont partagé la tombe de la mer avec les passagers sur lesquels ils veillaient.
(D'après " The Medical Record" in " Lyon Médical ", 1912)
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