L’origine du syndrome de la guerre du Golfe est chimique

Publié le 28/04/2014

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Douleurs multiples, maux de tête, problèmes de mémoire, défaut de concentration, difficultés respiratoires... Le syndrome de la guerre du Golfe qui affecterait jusqu'à 250.000 anciens combattants du conflit en Irak de 1990-1991 est bien lié à des agents chimiques et non au stress psychologique des combats, confirme un rapport d'experts mandatés par le Congrès américain et publié lundi. "Des études publiées depuis 2008 continuent à appuyer la conclusion selon laquelle le syndrome de la guerre du Golfe est lié à des agents chimiques sur le théâtre des opérations", indique en effet Roberta White, de la faculté de santé publique de l'université de Boston, principal auteur de ce rapport du Comité consultatif de recherche sur le syndrome de la guerre du Golfe (RAC).

Le précédent document du RAC citait plusieurs recherches qui montraient des liens entre la maladie et une exposition à des pesticides et au bromure de pyridostigmine, trouvé dans les comprimés donnés aux soldats contre les gaz de combat. "De nombreuses études sur le cerveau, à l'aide de système d'imagerie et d'électro-encéphalogrammes, ont apporté davantage d'indications montrant que les dysfonctionnements du système nerveux central sont un symptôme clé de ce syndrome", poursuit le Dr White. Une exposition aux gaz sarin et cyclosarin, de puissants neurotoxiques, a ainsi été liée à des déficiences cognitives, révélés par des IRM. Les experts signalent aussi qu'une exposition à certains agents chimiques serait liée à des tumeurs cancéreuses du cerveau. Des recherches montrent notamment que les soldats exposés à des gaz de combat lors de la destruction du dépôt d'armes de Khamisiyah en Irak avaient un taux de mortalité élevé, dû à des cancers du cerveau, tout comme ceux ayant subi la plus grande exposition aux contaminants provenant des puits de pétrole en feu.

Dans ce contexte, le RAC se félicite néanmoins que recherche pour des traitements se soit accrue depuis 2008 et "les premiers résultats sont encourageants". Le rapport cite des travaux prometteurs sur des traitements comme certains compléments alimentaires, de l'insuline intranasale et une technique agissant sur la respiration. Mais les auteurs du rapport déplorent l'insuffisance des fonds de recherche sur d'autres problèmes de santé comme la sclérose en plaques, Parkinson et certains cancers.


Source : lequotidiendumedecin.fr