Mademoiselle Julie est l'un de ces rôles dont rêvent toutes les actrices. Ce voyage au bout de la nuit avec ses phantasmes, sa sensualité chaude, le temps d'une fête de Saint-Jean, se termine certes mal. Mais il permet aussi d'explorer au-delà du désir d'un homme et d'une femme, les rapports de classe, l'inégalité des conditions entre les hommes et les femmes. D'où la fin tragique où le plus soumis n'est peut-être pas celui que l'on croit. Cette richesse du texte, son naturalisme, exigent une incarnation de tous les instants, et donc une croyance du spectateur à ce qui se joue sur scène. Mademoiselle Julie a 25 ans. Anne Mouglalis, l'ancienne égérie de Karl Lagerfeld, a quelques années de plus. Mais en dépit d'une voix magnétique, d'un talent évident et d'une présence incomparable, le spectateur reste toujours spectateur à ce qui se joue sur la scène du théâtre de l'Atelier. Il n'est pas emporté, saisi par la brutalité du texte. Comme si on n'y croyait pas. Aurait-il fallu une actrice moins glamour et plus immature ? En dépit de ses limites, ce spectacle est une belle occasion de découvrir un grand texte du théâtre moderne qui n'a pas fini d'interroger le public d'aujourd'hui, plus d'un siècle après sa création. En effet, grâce à une mise en scène sobre et pertinente, Julie Brochen tire à merveille les fils de la passion humaine jusque dans ses excès.
Retrouvez la vidéo de présentation de la pièce.
Théâtre de l'Atelier, Paris, jusqu'au dimanche 30 juin 2019, relâches : 21 et 25 juin, du mardi au samedi à 19 heures et le dimanche à 15H. Durée: 1h20
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