Maîtrise de stage : Du mieux mais les retards de rémunération persistent dans au moins 5 facs

Par
Publié le 05/09/2018
Retard

Retard
Crédit photo : BURGER/PHANIE

Les maîtres de stage des universités (MSU) attendent toujours ! Fin août, le Syndicat national des enseignants en médecine générale (SNEMG), s’était indigné de retards de rémunération des MSU non justifiés dans la moitié des UFR. « Rien qu'en août, 5 collèges nous ont remonté des difficultés de rémunération », confiait alors le Dr Anas Taha, président du syndicat.

Joint ce mercredi par Le Généraliste, Anas Taha révèle que cinq des dix collèges de médecine générale ayant répondu à une sollicitation du SNEMG ont signalé être toujours en proie à des problèmes de paiement de leurs maîtres de stage. Le président du syndicat préfère pour l’instant taire leur nom, espérant que les discussions en cours permettront de régulariser la situation.

Du mieux à Poitiers

« Les rémunérations commencent à peine à tomber dans certaines universités », observent Anas Taha. C’est le cas à Poitiers, où la situation s’est débloquée la semaine dernière, après l’intervention du collège régional des généralistes auprès du doyen de l’université.

« Si nous ne nous étions pas mobilisés comme nous l’avons fait, nous aurions été payés à la fin octobre », estime le Dr Emmanuel Robin, généraliste à Mirebeau (Vienne) et maître de stage. Les MSU de Poitiers avaient notamment menacé de ne plus valider les stages des étudiants ou de boycotter les jurys de thèse.

« Cela fait une dizaine d’années qu’il y a des retards récurrents pour les stages de novembre à mai », souligne le Dr Robin, qui attendait le versement de « plus de 4 000 euros » d’indemnités pour l’accueil d’étudiants. À force, ces retards répétés de paiement pourraient avoir raison de certains maîtres de stage. Le Dr Robin révèle ainsi qu’en ex Poitou-Charentes, « 7 à 10 % des MSU ont décidé de se mettre en pause ou d’arrêter définitivement ».

Un circuit trop lourd

« La situation a été réglée à Poitiers mais les retards persistent et le problème de fond n’est pas réglé », souligne Anas Taha. Il y a quelques jours, la CSMF était également montée au créneau pour dénoncer une situation « inadmissible ». « Des raisons administratives ne doivent pas entraver la bonne volonté des médecins libéraux prêts à s’engager et à développer ces stages de formation indispensables à la découverte de la médecine de ville », avait déclaré le syndicat.

« À Poitiers, le doyen nous a expliqué que les retards étaient dus à un circuit très compliqué, explique le Dr Robin. Cela passe par la CPAM, l'ARS, le CHU, l'Université et enfin la faculté de médecine. »

Le SNEMG plaide donc pour un allégement du circuit, citant le versement direct de l'ARS aux maîtres de stage dans un délai d'un mois après la fin du stage comme l'une des possibilités.

« Tant que les maîtres de stage des universités resteront la variable d’ajustement des universités, le problème se répétera », avertit Anas Taha, qui déplore le mutisme du ministère de la Santé sur ces retards. Sollicité par le Généraliste, le ministère n'a pas répondu. 


Source : lequotidiendumedecin.fr