Maladie d'Alzheimer : les premiers essais d'un vaccin chez l'homme

Publié le 03/01/2001
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U NE équipe californienne, dirigée par le Dr Dale Schenk, publiait, en 1999, dans « Nature », les premiers résultats d'un essai d'immunisation par une forme synthétique du peptide bêta-amyloïde humain (appelé AN-1792) chez des souris transgéniques. L'immunisation provoquait l'apparition d'anticorps : chez les souris jeunes, les anticorps s'opposaient à la formation des plaques amyloïdes et à la dystrophie neuronale, alors que, chez les souris plus âgées, l'immunisation réduisait la progression des lésions. La question de la transposition de ces résultats à l'homme était alors posée.

Les résultats d'une étude récente, toujours menée par l'équipe du Dr Schenk, et présentée au cours du Congrès mondial sur la maladie d'Alzheimer (Washington), ont permis de franchir une nouvelle étape. Ce premier essai clinique, réalisé sur une centaine de personnes aux Etats-Unis et au Royaume-Uni, a en effet montré qu'une injection vaccinale unique, de même type que celle employée chez les souris, était bien tolérée par les vingt-quatre premiers patients étudiés. La seconde phase de l'étude consistant en des vaccinations multiples (trois injections réparties en plusieurs mois) chez quatre-vingts patients atteints de maladie d'Alzheimer est en cours. Grâce à cette nouvelle étude, on sait que l'AN-1792 renforce la réponse immunitaire et que les anticorps produits par ce biais se fixent sur les plaques. Dans le même temps, certaines cellules du cerveau sont activées afin d'absorber l'amyloïde. Les tests visant à évaluer l'efficacité du vaccin devraient commencer à la fin de 2001.

Dr Brigitte MARTIN

Source : lequotidiendumedecin.fr: 6828