Un rôle crucial dès le diagnostic

Maladie d’Alzheimer, une prise en charge dans la durée

Publié le 31/03/2016
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Quel rôle un médecin gériatre doit-il jouer la prise en charge d’un patient atteint de la maladie d’Alzheimer ? « Son rôle est bien sûr essentiel et s’inscrit dans la durée. Et le gériatre intervient toujours en lien étroit avec le médecin généraliste traitant que ce soit au moment du diagnostic ou tout au long de la prise en charge du patient », explique le Pr Claude Jeandel, président du Conseil National de Gériatrie (CNP).

Sans que cela soit systématique, le gériatre peut intervenir très tôt dans le parcours du soin d’un malade d’Alzheimer. « Au même titre que le neurologue, il peut être amené à faire le diagnostic si le généraliste oriente son patient vers une consultation mémoire hospitalière. Parfois, le gériatre intervient plus tard dans le parcours de soins par exemple quand survient l’entrée dans la dépendance. Il peut arriver aussi qu’on reçoive un patient pour un autre motif, par exemple une chute. Et qu’on porte un diagnostic de maladie d’Alzheimer à cette occasion », observe le Pr Jeandel.

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La prise en charge du gériatre s’inscrit toujours dans la durée. « C’est un peu ce qui nous différencie du neurologue qui, en général, intervient surtout au moment du diagnostic. Le gériatre, lui, a une approche globale du patient et va s’intéresser à toutes les comorbidités possibles du patient : un diabète, une affection cardiaque, une hypertension artérielle… Et il va suivre le patient sur une période souvent très longue. Une des missions du gériatre sera notamment de mettre en œuvre un plan d’aide et de soins en lien. Il pourra être amené à gérer des hospitalisations ou, plus tard, l’entrée dans une institution », explique le Pr Jeandel.

Tout au long de ce parcours, le gériatre va aussi apporter une attention toute particulière aux aidants du patient. « Notre rôle est aussi d’accompagner l’entourage de la personne. On peut ainsi être amené à proposer à l’aidant des consultations de prévention pour éviter l’épuisement ou le risque de burn out. Le gériatre peut aussi orienter le patient dans un accueil de jour pour soulager l’aidant quelques heures durant la journée. Son rôle est aussi de planifier et anticiper l’évolution de l’état de santé du patient pour être en mesure de mettre en œuvre un soutien à domicile ou préparer, le moment venu, une entrée en institution. Et là encore, tout ce travail est mené en lien avec l’aidant avec le médecin généraliste », souligne Claude Jeandel.

A. D.

Source : Le Quotidien du médecin: 9484