L'inauguration de l'unité de production de Doliprane sachets, à Lisieux, a donné l'occasion à Yves Aubriot, P-DG de Théraplix, de s'élever contre les mesures « discriminatoires » visant à favoriser les génériques du paracétamol. Une mesure qui, selon lui, aura des conséquences pour Théraplix, pour Lisieux et, d'une façon plus générale, pour la recherche pharmaceutique française.
Créé en 1982, jadis par les Laboratoires Bottu, le site de Lisieux est la seule usine du groupe Théraplix à fabriquer Doliprane, sous toutes ses formes (près de 30 références). Il produit chaque année près de 105 millions de boîtes : comprimés (67 millions), gélules (10 millions), suppositoires (13 millions) et, depuis septembre 2002, sachets (11 millions).
La nouvelle unité de production de sachets, sur 1 100 m2, représente un investissement de 3 millions d'euros. C'est dire si Théraplix, douzième laboratoire français (et quatrième en termes de boîtes vendues), n'entend pas abandonner Doliprane, deuxième médicament du groupe Aventis pour les ventes et qui, avec 131 millions d'euros de ventes par an, représente plus de 50 % du chiffre d'affaires de Théraplix, la branche médication familiale du groupe (228 millions d'euros).
Ajoutons à cela que le site de Lisieux, c'est 150 emplois, dont 89 affectés à la production et 31 à l'assurance qualité. Une occasion pour Yves Aubriot de s'interroger : les génériques sont(seront)-ils produits en France avec la même assurance qualité ?
Yves Aubriot poursuit son plaidoyer : a-t-on vu des producteurs de génériques commercialiser les formes les moins rentables et les plus difficiles à faire de paracétamol (sachets) ? Les a-t-on vus remplir des missions de santé publique (production de médicaments à prix très réduits aux hôpitaux, participation aux campagnes de lutte contre la douleur) ?
En un mot, Yves Aubriot met en garde contre les conséquences multiples et néfastes d'une politique de « gribouille » sur les génériques du paracétamol, d'autant que, selon lui, ce dernier joue le rôle de produit d'appel pour les génériqueurs. La dernière mise en garde s'adresse à ses « amis officinaux » : « Prenez garde, en tuant les marques, de ne pas tuer l'officine, car, un jour, ne va-t-on pas acheter le générique de paracétamol en grande surface ? »
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