Médecins du monde (MdM) et le Secours catholique-Caritas ont annoncé lundi avoir saisi la justice pour contraindre l’État à prendre des mesures d’urgence sur le campement de Calais, où 6 000 personnes s’entassent dans des conditions très dégradées. Accompagnées de représentants des habitants du bidonville, les deux ONG ont déposé lundi un recours en référé-liberté devant le tribunal administratif de Lille, jugeant que les mesures humanitaires présentées en fin de semaine dernière par la ministre de la Santé et le ministre de l’Intérieur « floues », précisent MdM dans un communiqué.
Une mission sanitaire interministérielle à Calais
Le 23 octobre, Marisol Touraine et Bernard Cazeneuve ont en effet présenté les premières conclusions de la mission médicale interministérielle envoyée du 14 au 17 octobre à Calais pour « évaluer et améliorer » le dispositif de prise en charge sanitaire des migrants.
La mission recommande « d’améliorer les conditions d’hébergement des migrants », « d’installer un véritable pôle de soins de proximité en argumentant ses capacités d’accueil et de prise en charge sanitaire », de « renforcer les moyens de la permanence d’accès aux soins de santé » de l’hôpital de Calais, et de « consolider le dispositif de veille sanitaire et de mener des actions de prévention sur le terrain : vaccination, contraception… ». Selon un communiqué émis conjointement par les ministères, le rapport final de la mission devrait être remis cette semaine aux ministres.
Des mesures « qui ne répondent toujours pas aux questions posées »
Mais ces conclusions préliminaires n’ont pas satisfait les associations, qui attendaient le gouvernement au tournant. « Le ministre de l’Intérieur vient d’annoncer et de mettre en œuvre certaines mesures qui ne répondent toujours pas aux questions posées par la présence de milliers d’exilés à Calais, juge MdM. Les moyens proposés par les autorités ainsi que les délais restent flous alors que les besoins en santé sont réels et nécessitent des réponses rapides. »
Me Patrice Spinosi, chargé par les ONG d’introduire le recours devant le tribunal, a indiqué à l’AFP que « l’objet est d’obtenir le démantèlement du camp » ainsi que le « relogement des personnes », installées sur la « Jungle », « et en attendant, l’organisation du camp en eau, nourriture, médecins… ». Le tribunal aura 48 heures pour fixer une audience et « la logique est qu’on ait une décision d’ici à la fin de la semaine », a ajouté l’avocat.
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