Le Docteur Denis Mukwege n’a pas l’habitude de macher ses mots. Le gynécologiue obstétricien congolais, prix Sakharov 2014 du parlement européen pour les droits de l’Homme (photo), a déploré lundi le silence des dirigeants africains face aux drames de l’immigration en Méditerranée. Lors d’une conférence à Rome sur la Méditerranée, le praticien a estimé qu’"alors que les Européens s’indignent quand il y a 1800 morts, on aurait bien voulu qu’il y ait un sommet spécial des présidents (africains), ne serait-ce que pour pouvoir exprimer leur indignation et voir, à leur niveau, ce qu’ils peuvent faire pour éviter ces drames". Le médecin, regrette que les pays Africains passent pour des pays incapables de trouver des solutions. Car, le Dr. Mukwege l’assure : "quand on voit des milliers de gens se noyer, on ne peut pas dire que l’Afrique n’a rien à faire, que les autorités africaines ne peuvent pas engager un système qui permette de pouvoir contrôler quelqu’un qui prend cette route de la mort".
Pour ce gynécologue, dont l’hôpital en République démocratique du Congo (RDC) est devenu un refuge pour des centaines de femmes victimes de violences sexuelles, il "faut engager les dirigeants africains à ce qu’ils fassent leur part pour éviter que ce trafic puisse continuer". Pour lui, il est indispensable, non seulement de contrôler les flux de départ, mais aussi d’aider "les Africains à construire leur rêve en Afrique même, ce qui est aussi dans l’intérêt de l’Europe". A destination des pays du vieux continent, il explique aussi : "on peut mettre des barbelés, on peut faire des murs, on peut faire toutes les lois qu’on veut pour protéger l’Europe mais lorsque quelqu’un à cet instinct de survie, il est très difficile de l’arrêter" ajoute le praticien.
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