Palpitations intermittentes chez une femme de 62 ans

Publié le 21/05/2000
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Palpitations intermittentes

Palpitations intermittentes
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HTA

Une femme âgée de 62 ans a une hypertension artérielle modérée et traitée depuis quelques années par un diurétique. De-puis peu, elle accuse pour la première fois des accès brefs de palpitations qui la gênent et l’inquiètent. Elle n’a pas d’autre symptomatologie, ni dyspnée ni angor. A l’examen, le rythme cardiaque régulier et non rapide est fréquemment entrecoupé de phases de rythme rapide et irrégulier évoquant des salves d’extrasystoles. Un ECG est nécessaire pour confirmer cette hypothèse et préciser l’origine des salves d’arythmie.

Quel est votre diagnostic ?

1. Salves d’extrasystoles auriculaires.
2. Lambeaux de fibrillation auriculaire.
3. Accès intermittents de flutter auriculaire.


Réponse

La bonne réponse est la 2 : lambeaux de fibrillation auriculaire.

L’analyse du tracé montre, en effet, les faits suivants.
– Les deux premiers QRS sont d’origine sinusale : onde P, PR fixe à 0,15 seconde et QRS fin.
– Les ventriculogrammes 3 à 8 sont rapides et irréguliers.
Le troisième QRS est précédé d’une onde P prématurée : il s’agit d’une extrasystole auriculaire. Les QRS suivants sont totalement irréguliers, rapides, entre 150 et 180 par minute, et précédés de plusieurs ondes auriculaires, elles-mêmes irrégulières dans leur fréquence et leur amplitude. Il ne s’agit pas de simples extrasystoles auriculaires en salves (on n’observerait alors qu’une seule onde auriculaire avant chaque QRS). Il ne s’agit pas d’un flutter 2/1 (irrégularité des ondes auriculaires, pas d’aspect en dents de scie en D2, D3 où l’on observe au mieux les flutters auriculaires). Il s’agit donc d’un accès de fibrillation auriculaire.
– Le rythme redevient sinusal à 95 par minute pendant cinq cycles.
– Puis survient à nouveau un bref accès de fibrillation auriculaire (QRS 14, 15, 16).
– Enfin, le rythme redevient sinusal pendant les trois derniers cycles.


Accès brefs, mais fréquents...

Il s’agit d’accès brefs et courts, mais fréquents, d’arythmie complète par fibrillation auriculaire qui justifient l’instauration d’un traitement antiarythmique pour supprimer la gêne fonctionnelle qu’ils engendrent et prévenir un passage en fibrillation permanente.

> Dr Jean-Claude KAHN

Source : lequotidiendumedecin.fr: 6711