L’étude ALBATROSS a évalué l’intérêt d’un blocage précoce des effets de l’aldostérone au cours de l’infarctus du myocarde (IDM). Cet essai, réalisé en France grâce à des fonds publics, a inclus 1 616 patients indemnes d’antécédent d’insuffisance cardiaque, d’âge moyen 58 ans, ayant un IDM avec ou sans sus-décalage du segment ST de moins de 72 heures. Ils ont été randomisés pour recevoir ou non en ouvert une injection IV de 200 mg de canrénoate de potassium (Soludactone) puis 25 mg/jour de spironolactone en sus du traitement standard. Après un suivi moyen de 188 jours, aucune différence significative n’a été observée sur le critère primaire composé des décès, arrêts cardiaques ressuscités, insuffisance cardiaque, arythmies ventriculaires significatives ou implantation de défibrillateur automatique (HR = 0,97 ; IC 95 % : 0,73-1,28), avec cependant une tendance de -35 % à la diminution de la mortalité (HR = 0,65 ; IC 95 % : 0,30-1,38). En analyse en sous-groupes préspécifiés, une diminution significative de 80 % de la mortalité a été constatée chez les patients qui avaient un IDM avec sus-décalage du segment ST, soit près de deux tiers des patients inclus (N = 1 229 ; HR = 0,20 ; IC 95 % : 0,06-0,70) ; cette diminution n’a pas été constatée chez les patients sans sus-décalage de ST. Une augmentation significative du risque d’hyperkaliémie a été notée en valeur absolue dans 3 % des cas sous antagonistes des récepteurs minéralocorticoïdes (ARM) et 0,2 % des cas dans le groupe contrôle (p ‹ 0,0001).
Commentaires du Pr Michel Galinier
Un effet dans les IDM avec sus-décalage de ST, à confirmer
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