Courrier des lecteurs

Plus facile de nous menacer que de nous écouter !

Publié le 28/11/2014
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J'ai lu l’article « Protéger l'enfant, un devoir médical » (Le Généraliste n° 2699, p. 12). J'ai par deux fois dans les premières années de ma carrière, signalé un enfant battu, à chaque fois par une mère alcoolique. Le second avait une sœur aînée déjà placée hors de sa famille. Pour les deux fois, le juge aux enfants de mon secteur m'a envoyé un éducateur d'allure négligée et barbu qui m'a déclaré que si le juge des enfants laissait l'enfant auprès de sa mère, il avait de bonnes raisons !

Ce second enfant qui à 5 ans ne prononçait que des onomatopées est parti en famille d'accueil à 7 ans . . . les deux « mamans » sont décédées de cirrhose vers 33 ou 34 ans. Par la suite, j'ai raconté ces déceptions à toutes les assistantes sociales venues me voir, je n'ai eu aucun respect pour ces juges qui font si peu de cas du sort des enfants, et j'ai traité avec d'autres moyens les (rares) cas suivants. Je constate aujourd'hui qu'il est toujours plus facile de menacer les médecins que de les écouter quand ils s'expriment.

Dr Jean-Marie Vilain, Saint-Fort-sur-Gironde (Charente-Maritime)

Source : Le Généraliste: 2700