Polyarthrite active : une révolution

Publié le 03/04/2003
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Les conséquences familiales et professionnelles de la polyarthrite rhumatoïde (PR) sont majeures : après dix ans d'évolution, plus de la moitié des malades ont cessé leur activité professionnelle et 30 % sont en invalidité dès 45 ans. Or on sait que plus la mise en oeuvre d'un traitement est précoce, plus il a de chances d'être efficace, car il arrêtera la prolifération synoviale à l'origine des dégâts ostéocartilagineux irréversibles et diminuera la mortalité.

Le diagnostic de la polyarthrite rhumatoïde au début peut être très difficile. Il repose en effet sur un faisceau d'arguments. A ce stade, il n'existe pas encore de déformations, la biologie n'est pas toujours contributive et les radiographies sont en général normales. Pourtant, il y a urgence à établir ce diagnostic qui permet d'identifier les 10 à 20 % de formes très sévères conduisant à des dégradations structurales majeures. Si la PR est active avec des éléments d'altération cartilagineuse, le traitement s'appuie sur le méthotrexate en première intention. En cas d'échec, il est maintenant possible de recourir aux anti-TNF alpha, anticorps anti-TNF alpha ou récepteur soluble du TNF alpha. Ces produits constituent de fait une révolution thérapeutique puisqu'ils entraînent un arrêt de l'évolution clinique, biologique et radiographique dans 70 % des cas, parfois même après une seule injection.
Face à l'importance des enjeux, la mise en place de réseaux comme celui, bientôt opérationnel, du Languedoc-Roussillon, associe médecins généralistes et spécialistes, paramédicaux et représentants d'associations de malades. Elle permet notamment de raccourcir les délais diagnostiques et d'accès aux biothérapies dont la prescription est encore limitée.

MEDEC. D'après une conférence de presse parrainée par les Laboratoires Wyeth, avec le Pr L. Euller-Ziegler (Nice), présidente de l'AFLAR et le Pr J. Sany (Montpellier), président de la Société française de rhumatologie.

Etanercept

Enbrel (etanercept), récepteur soluble du TNF alpha, est indiqué, chez l'adulte, dans le traitement de la PR active et du rhumatisme psoriasique actif et évolutif en cas de réponse inadéquate aux traitements de fond antérieurs et dans le traitement de la PR sévère active et évolutive non précédemment traitée par le méthotrexate. Il est aussi indiqué dans le traitement de l'arthrite chronique juvénile polyarticulaire active de l'enfant de 4 à 17 ans en cas de réponse inadéquate ou d'intolérance au méthotrexate.

Dr Patricia THELLIEZ

Source : lequotidiendumedecin.fr: 7309