Objectif. L'objectif de notre étude a été de comparer les phénotypes cliniques de patients atteints de polyarthrite rhumatoïde (PR) et ayant des ancêtres africains avec des patients d'origine caucasoïde.
Patients et méthode. 234 patients présentant une PR (117 d’origine africaine et 117 d’origine caucasoïde) ont été inclus dans cette étude multicentrique, rétrospective, entre janvier 2010 et avril 2016. Nous avons recherché s’il existait une différence de tableau clinique et de sévérité entre les deux populations ethniques.
Résultats. Les patients originaires d’Afrique sont plus souvent porteurs d’ACPA (OR = 0,18, intervalle de confiance (IC) [0,06-0,43]) qui est à un fort taux (> 2 N). Paradoxalement, le tabagisme actif est observé à une plus faible fréquence par rapport aux patients d’origine caucasoïde (OR = 0,18, IC [0,06-0,43]). Aucune différence n’a été observée sur la présence d’érosions radiographiques. Parmi les manifestations extra-articulaires, le syndrome de Gougerot-Sjögren secondaire est plus fréquent chez les patients africains (OR = 26,12 et IC [5,29-221,95]). En analyse multivariée, il n’y a pas de différence en termes de DMARDs et de biothérapies, l’accès aux soins étant sans limite en France. Il en est de même pour le nombre d’interventions chirurgicales en rapport avec la PR qui est similaire dans les deux groupes.
Discussion. Les patients ayant des ancêtres africains ont une PR qui comporte quelques différences cliniques et biologiques par rapport à celle de sujets ayant des ancêtres d’origine caucasoïde. La sévérité de la maladie apparaît similaire dans les deux groupes.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature