Privés de leur monopole, les pharmaciens verts de rage

Publié le 29/09/2014
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Profession de santé la plus impactée par le projet de loi, les pharmaciens ont été les premiers à réagir.

Levée partielle du monopole pharmaceutique, ouverture du capital des officines et modification de la législation sur la vente en ligne des médicaments, la profession voit ses fondamentaux chamboulés par le projet de loi.

Si la fin du monopole officinal ne concerne que les médicaments à prescription facultative, les pharmaciens jugent qu’elle ouvrirait la boite de Pandore. L’ouverture du capital des SEL est aussi décriée. « L’exemple de la biologie justifie notre position, précise Gilles Bonnefond (USPO). Ce sont aujourd’hui les investisseurs qui y mènent le bal ».

Mais rien n’est joué. La concertation a repris entre l’Ordre, les syndicats de pharmaciens et le gouvernement. Le 19 septembre, Emmanuel Macron, ministre de l’Économie, a tenté de calmer le jeu, assurant qu’il ne voulait pas « casser la profession ». Marisol Touraine de son côté a réaffirmé son attachement au monopole officinal. Un groupe de travail a été mis sur pied entre les parties, il rendra ses conclusions à la mi-octobre. Vendredi dernier, Marisol Touraine a toutefois suggéré que certains produits vendus en pharmacie pourraient perdre leur statut de médicament, et pourraient être délivrés ailleurs.

La profession fourbit ses armes : 90 % des officines devraient être fermées demain, assurent les syndicats. Des manifestations sont prévues partout en France. L’USPO a également lancé un mouvement de grève des gardes. « Les réquisitions de pharmacies par les ARS tombent partout », assure Gilles Bonnefond.

Le même syndicat envisage de « bloquer » la chaîne du médicament. Une initiative que ne soutient pas la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF). Pour son président, Philippe Gaertner, « on ne peut pas prendre les patients en otage ».

H.S.R.

Source : Le Quotidien du Médecin: 9352