Faut-il prolonger la durée du traitement anticoagulant après un épisode thromboembolique chez un patient ayant un syndrome des antiphospholipides ?
Oui, le traitement anticoagulant doit être prolongé après un épisode thromboembolique chez un patient ayant un syndrome des antiphospholipides. Ce dernier est une anomalie acquise de thrombose au cours de laquelle des anticorps, les antiphospholipides, sont dirigés contre les protéines du plasma et entraînent un risque de thrombose veineuse. Ce syndrome se rencontre surtout dans les maladies lupiques mais également dans d’autres maladies au cours desquelles ce syndrome peut être transitoire mais aussi, définitif.
Syndrome très thrombogène
Le syndrome des antiphospholipides rend compte d’environ 20 % des thromboses veineuses profondes et doit être recherché systématiquement lors du bilan d’une thrombose veineuse profonde. Ce syndrome est très thrombogène et doit être traité par un traitement anticoagulant au long cours avec un INR compris entre 2 et 3.
Dans certains cas, la découverte d’anticorps antiphospholipides peut être fortuite, à l’occasion d’un examen systématique ; dans ce cas, il a été décidé de manière consensuelle de ne pas faire d’anticoagulation au long cours mais de limiter le traitement préventif à l’aspirine. En effet, les sujets ayant un syndrome des antiphospholipides ne souffrent pas tous de thromboses.
Fausse couche
Le syndrome des antiphospholipides doit être recherché chez la femme enceinte car il est associé à un risque de fausse couche. La recherche de ce syndrome doit, à l’inverse, faire partie du bilan des femmes ayant fait des fausses couches à répétition ; ces dernières étant alors liées à des thromboses placentaires.
Propos recueillis auprès du Dr Frédéric Vin, angiologue (hôpital Américain, Neuilly-sur-Seine).
Pas de conflit d’intérêt déclaré.
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