Recommandations en cas d'exposition accidentelle au VHB et au VHC

Publié le 03/01/2001
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L ES cas d'exposition au sang et autres liquides biologiques (AES) sont fréquents en milieu de soins. Les actions doivent être menées sans retard : telle est la première des recommandations.

• Les principes essentiels :
Le VHB peut être contracté après contact avec le sang, le sperme, les sécrétions vaginales, les tissus, la salive et, parfois, dans certains liquides biologiques : LCR, liquide synovial pleural, péritonéal, péricardique, amniotique.
Le VHC n'est pas présent, ou seulement à de très faibles concentrations, dans la salive, le sperme, les sécrétions vaginales ainsi que dans d'autres liquides biologiques non contaminés par le sang.
La vaccination contre le VHB du personnel exposé est l'un des principes de base de la prévention. Il est nécessaire que le résultat des marqueurs sérologiques du VHB lors d'un contrôle postvaccinal ou après un AES soit consigné dans le dossier médical du médecin du travail. Immédiatement après un contact, la plaie doit être nettoyée à l'eau courante et au savon, puis immergée pendant au moins cinq minutes dans du liquide de Dakin. Les muqueuses doivent être lavées abondamment au sérum physiologique.
• L'évaluation du risque
Elle dépend :
du statut sérologique du sujet source. Pour le VHB, il n'est pas besoin de surveiller une personne exposée lorsque le sujet source n'a pas d'antigènes HBs et qu'il n'appartient pas à une population ayant des comportements à risque. Mais une absence d'information sur le sujet source le fait considérer comme potentiellement dangereux.

Le sujet source

Pour le VHC, il n'est pas nécessaire de surveiller une personne exposée à un sujet source qui n'a pas d'anticorps anti-VHC, qui n'est pas usager de drogues intraveineuses, ni immunodéprimé. En revanche, une surveillance s'impose lorsque le sujet source présente un ARN viral sérique. Lorsqu'il existe une coïnfection VHB-VHC chez le sujet source, le suivi sérologique du sujet exposé doit être envisagé sur une année.
Du statut sérologique du sujet exposé. Pour le VHB, si ce sujet a un taux d'anticorps anti-HBs suffisant, c'est-à-dire supérieur à 10 UI/l (sujets guéris d'une hépatite B ou vaccinés). Un sujet porteur chronique du VHB découvert à cette occasion doit être adressé à un service spécialisé. Chez un sujet chez qui la vaccination est incomplète, le risque dépend du statut vis-à-vis du risque du sujet source. Pour le VHC, un sujet déjà infecté et diagnostiqué au moment de l'exposition doit être adressé à un service spécialisé. Si le sujet n'est pas porteur d'anticorps anti-VHC, son risque de contamination dépend du sujet source. ¶

Quand adresser le patient à un service spécialisé?

• En cas de possibilité d'une transmission, la prophylaxie et le traitement après un AES exposant au VHB, les sujets non protégés doivent recevoir une sérovaccination précoce : immunoglobulines anti-HBs spécifiques 500 UI et vaccination dans les 48 heures. Après un AES exposant au VHC, s'il existe une augmentation des ALAT ou une apparition d'anticorps anti-VHC chez le sujet exposé, il doit être adressé à un service spécialisé pour une recherche d'ARN VHC et une prise en charge.
Une contamination par le VHB sera confirmée par la détection sérique de l'antigène HBs ou des anticorps anti-HBc de type IgM. Si la multiplication virale persiste huit semaines après l'accident, le sujet sera adressé à un service spécialisé. Le diagnostic de VHC est confirmé par une virémie ou par une séroconversion et le patient est référé à un service spécialisé.
Les cas de séroconversion professionnelle par le VHC doivent être signalés à l'Institut de veille sanitaire pour la surveillance épidémiologique.

Dr Béatrice VUAILLE

Source : lequotidiendumedecin.fr: 6828