« Quatre quatuors pour un week-end » de Gao Xingjian

Risques du formalisme

Publié le 01/04/2003
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Gao Xingjian prétend résumer le point de départ de cette « pièce » qui est surtout le développement musical de thèmes qui ne cessent de se croiser, de se répondre. Il dit qu'il s'agit d'un peintre reconnu (Simon Eine) et de sa compagne (Claude Mathieu), qui invitent dans leur campagne un jeune écrivain (Alexandre Pavloff) et son amie (Audrey Bonnet). Une partie carrée ? Un cruel marivaudage ? Un affrontement ?

Gao Xingjian ajoute à la difficulté d'identification en donnant plusieurs registres de parole à ses personnages qui passent du « je » du mouvement dramatique dialogué au « il » du récit distancié et souvent sarcastique en passant par le « tu » de l'injonction intime ou non. Bref, des feuilles glissent les unes sur les autres et donnent un tremblé à la parole, comme l'eau liquéfie l'encre sombre.
On ne peut s'interdire d'ailleurs de penser aux œuvres dessinées de l'écrivain qui signe une mise en scène volontairement très strictement tracée avec une chorégraphie de Nicolas Le Riche, une scénographie et des lumières d'Yves Bernard, une partition de Bernard Cavanna. On devine les interprètes très heureux d'affronter ce périlleux exercice qui rompt avec les manières habituelles d'un théâtre pleinement occidental. Mais on a du mal à s'intéresser aux personnages. Tout ici est trop surveillé, un peu trop sophistiqué et la forme rabat curieusement le propos dans quelque chose qui ressemble pour les spectateurs à du déjà vu, autrefois...

Théâtre du Vieux-Colombier, à 19 h le mardi, à 20 h du mercredi au samedi, à 16 h le dimanche. Durée : 1 h 50 sans entracte (01.44.39.87.00). Jusqu'au 17 avril.

A. H.

Source : lequotidiendumedecin.fr: 7307