Rythmes scolaires : consensus médical en faveur de la semaine de 4,5 jours

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Publié le 04/09/2017
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Crédit photo : SEBASTIEN TOUBON

En 2008, c’était la suppression du samedi matin, pour un passage à la semaine de quatre jours. En 2013-2014, retour à la semaine de 4,5 jours. Et voilà qu’à la rentrée scolaire 2017, le gouvernement autorise de nouveau le passage à la semaine de 4 jours, dans les communes qui le souhaitent. De quoi rendre enfants, parents, professeurs et médecins scolaires un peu chèvres…

Pourtant, du point de vue de la santé des enfants, de leur fatigue et de la qualité de leur apprentissage, tout le monde est d’accord : « La semaine de 4,5 jours est préférable, avec moins d’heures d’apprentissage chaque jour, davantage de jours de classe – et donc des vacances d’été plus courtes –, des heures de cours concentrées sur la matinée, pendant laquelle les enfants sont plus réceptifs pour de nouvelles acquisitions scolaires », assure le Dr Claudine Némausat, du SNMSU-UNSA éducation. Les multiples changements de ces dernières années ne répondent pas aux besoins des enfants. Du coup, familles et enseignants, qui étaient prêts en 2013 à des concessions si c’était dans l’intérêt de l’enfant, ont maintenant une sensation d’arbitraire. »

La semaine de 4,5 jours a été privilégiée à plusieurs reprises par les acteurs de terrain. En janvier 2010, l’Académie nationale de médecine avait signalé dans un rapport « le rôle néfaste de la semaine de 4 jours sur la vigilance et les performances des enfants ». La semaine de 4 jours devrait être évitée « car elle engendre une journée scolaire plus chargée, ou une réduction des petites vacances ou un allongement du premier trimestre », ajoutaient les académiciens.

Cette conclusion a été partagée en juillet 2011 par le rapport d’orientation sur les rythmes scolaires qui avait donné lieu à la réforme de 2013, après consultation des acteurs. Ce rapport préconisait « l’étalement de la semaine sur au moins 9 demi-journées, dont, à l’école élémentaire, une demi-journée supplémentaire de trois heures d’enseignement (le mercredi ou le samedi) » et une répartition plus régulière sur l’année.

Importance de la régularité

« Ce qui fatigue les enfants, ce sont les ruptures de rythme, quand les enfants se couchent et se lèvent plus tard pendant le week-end, et doivent se réhabituer à chaque début de semaine au rythme de l’école », précise Claudine Némausat. « Pour eux, mieux vaut assurer une régularité, et même, si possible, reprendre le rythme scolaire quelques jours avant la rentrée, à l’occasion des vacances d’été. » Le rythme des activités extrascolaires doit aussi être adapté à la semaine de 4,5 jours. Si les enfants vont à l’école le mercredi, mieux vaut éviter le cours de basket ou de judo le mardi soir…

Mais les rythmes scolaires obéissent à de nombreuses autres considérations. « Le zonage des petites vacances est fait pour l’industrie du tourisme, et la suppression du samedi matin avait pour but de favoriser l’harmonie familiale, en particulier en cas de garde alternée, pour le parent qui n’était pas dans le domicile principal de l’enfant », rappelle Claudine Némausat. « La quantité d’informations à absorber dans une même journée, et donc la question des programmes, se pose, elle aussi. » Bref, un consensus médical existe sur l’intérêt de l’enfant, mais il faut composer avec d'autres paramètres. 

Fabienne Rigal

Source : Le Quotidien du médecin: 9598