Le Dr André Prieur, 68 ans, est résigné. Depuis lundi, son cabinet de radiologie de la Tarentaise, situé à Moutiers (Savoie) n'est plus. Le médecin part à la retraite et n'a pas trouvé de successeur. Il a donc dû se résoudre à fermer son cabinet et à démanteler son matériel de radio, comme l'a relayé la Fédération nationale des médecins radiologues (FNMR).
« Il y a trois ans déjà, nous avons vécu presque la même situation à Bourg-Saint-Maurice, à une trentaine de kilomètres d'ici, où j'exerçais la moitié du temps, explique le Dr André Prieur. L'autre radiologue est parti à la retraite à 71 ans, mais dans ce cas, un jeune est arrivé et a repris l'activité. »
Le médecin, qui a débuté comme praticien hospitalier en 1977 avant de s'installer en libéral en 1994 dans la commune de 4 000 habitants, a mis une partie de son matériel à la casse et en a recyclé une autre partie. Certains de ses huit salariés ont décidé de partir, tandis que d'autres ont été reclassés, dont deux au sein du cabinet de Bourg-Saint-Maurice.
Trop d'investissement pour les jeunes
Pour le Dr Prieur, la responsabilité est en partie à chercher des politiques qui ont trop limité le numerus clausus, « qu'il aurait fallu augmenter il y a dix ans ». « Il y a aussi une volonté de fermer les petites structures, nous l'avons constaté avec l'hôpital de Moutiers, dont une partie de l'activité a été transférée à Albertville », explique le praticien.
Il blâme également les récentes baisses de tarifs, qui ont récemment agité la profession, qui sera en grève le jeudi 23 mars. « L'investissement en temps et en argent que demande un cabinet donne des réticences, les jeunes ont tendance à se tourner vers l'hôpital, analyse le radiologue. Notre spécialité est vieillissante et personne n'est là pour prendre la relève. »
Malgré ces difficultés, le médecin assure partir « sereinement » ; et il espère désormais avoir plus de temps libre pour profiter de sa famille.
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